Il y a 75 ans, le 16 mars 1944, un bombardement massif a détruit l’usine Michelin de Cataroux à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme. Les alliés ont voulu priver l’armée allemande d’une de ses sources d’approvisionnement en pneumatiques, entraînant la mort de 21 personnes.
En mars 1944, les alliés avaient identifié les usines Michelin de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) comme un lieu de production et d’approvisionnement au service de l’armée allemande. Pour la couper de ses précieuses ressources, un raid aérien et un bombardement fut décidé.
La date du 16 mars fut retenue car la lune était faible, un avantage pour ne pas être repérables. En début de soirée, un lâché de tract avait prévenu les habitants, leur intimant l’ordre de se rendre dans les abris, les nombreuses caves du sous-sol clermontois puis un premier avion est passé à 22 heures 30 à basse altitude en larguant des fusées éclairantes pour baliser la cible. Les sirènes ont sonné à 22 heures 35 annonçant l’imminence de l’attaque aérienne.
De 22 heures 46 à 23 heures 17, pendant 30 minutes, 21 avions, des quadrimoteurs Avro-Lancaster capables d’emporter des bombes de de 500 kilos à une tonne ont pilonné la zone des usines des Carmes, Estaing et surtout Cataroux qui s’étendait sur une cinquantaine d’hectares. Elle fut la plus touchée car pratiquement détruite dans sa totalité, entrainant la perte des stocks de matières premières, de millers de pneus, des machines et des outils ainsi que des pistes d’essais de type" va-et-vient".
Pétain au chevet des blessés
A cette heure de la nuit les usines étaient vides et il n’y a pas eu de victimes sur les sites industriels, mais 21 personnes ont été tuées dans les quartiers environnants de Chanteranne, Fongiève et la Rodade, 25 ont été blessées et 300 se sont retrouvées sans abri. Le 24 mars, le Maréchal Pétain s’était rendu au chevet des blessés à l’Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand et dans une chapelle ardente où reposaient les corps de 15 victimes, comme en atteste un film tourné par la propagande nazie.
L’objectif militaire a été atteint malgré les tirs des bases de défense de l’armée allemande puisque l’usine de Cataroux est restée paralysée jusqu’à la Libération, les alliés ont même porté un deuxième coup dans la nuit du 29 au 30 avril 1944 en prenant pour cible l’aéroport d’Aulnat où l’on fabriquait des moteurs pour les avions allemands dans les bâtiments de l’Atelier Industriel Aéronautique. En touchant la piste, les avions et les dépôts de carburant, c’était aussi l’activité de la base-école de pilotes allemands qui était bloquée.
Bombardement des usines Michelin Cataroux avril 1944. Un cratère près des pistes #ClermontFerrand #michelin #cataroux #bombardement pic.twitter.com/7c6E2R0xM3
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