Deux conférences de presse en une semaine et sur le même sujet, c’est assez exceptionnel pour le CHU de Clermont-Ferrand dont les urgences pédiatriques en ce début décembre 2022 font face à la bronchiolite. Les médecins demandent aux parents d’appeler le 15 avant de se rendre aux urgences.
Les urgences pédiatriques sont en tension actuellement à Clermont-Ferrand dans le Puy-de-Dôme et sur toute la région Auvergne-Rhône-Alpes à cause de la bronchiolite. Cela est dû depuis plusieurs semaines à une circulation intense et précoce du virus de la bronchiolite est constatée sur le territoire national. On compte désormais au CHU de Clermont-Ferrand 130 passages aux urgences dédiées aux enfants en 24 heures contre environ 90 en temps normal. A l’hôpital Estaing qui héberge le service pédiatrique, les 12 lits de soins critiques sont occupés en ce vendredi 2 décembre.
"On a structuré comme chaque année la période hivernale, comme c’est quelque chose qui est récurent, donc nous avons ouvert des lits de pédiatrie générale par anticipation. Mais là, on a ces derniers jours ouvert des lits de soins critiques supplémentaires parce qu’en temps normal nous avons 4 lits de réanimation et 2 lits de soins critiques. Là nous sommes à 4 lits de réa et 12 de soins critiques. On a restructuré tout le pôle femme et enfant pour pouvoir répondre à cette phase de bronchiolite qui est particulièrement violente cette année" explique Christine Rougier, la directrice générale adjointe du CHU. "Ce qui pose aussi souci aux urgences pédiatriques, c’est le taux d’hospitalisation qui habituellement est de l’ordre de 10 % et qui là est passé à 17-18 %, donc ça veut dire qu’on hospitalise plus d’enfants, donc il y a une répercussion sur le nombre de lits disponibles qui n’existent plus et on cherche des places, ce qui ne doit pas empêcher d’hospitaliser un enfant qui doit l’être" précise le docteur Daniel Pic, responsable du Samu 63.
Pourtant, l’épidémie plus précoce et plus virulente n’est pas encore à son pis et la situation a été amplifiée par la grève des médecins libéraux. "On est face à une situation de tension tant aux urgences adultes, on est un peu habitués malheureusement, mais aussi aux urgences pédiatriques et effectivement en lien avec l’épidémie de bronchiolite. Et la grève des médecins libéraux qui ne nous aide pas fini de rajouter de la tension là où il y en avait déjà pas mal" dit aussi le docteur Pic. Ce qui fait qu’on a enregistré 25% d’appels en plus au SAMU depuis le 1er décembre. Pour éviter d’engorger les urgences pédiatriques, le CHU, reprenant les conseils lancés dès cet été, recommande d’appeler le 15 avant de se déplacer pour être orienté vers la structure la plus adaptée, de ne se rendre aux urgences qu’en cas de nécessité, et de préférence sans attendre le début de la soirée. "La consigne qu’on a envie de donner", explique Daniel Pic, "c’est que la population prenne éventuellement l’habitude de contacter son médecin traitant avant de se rendre aux urgences. Si celui-ci ne répond pas, d’appeler le 15 pour avoir un conseil lorsque ils ont le doute de se dire : est-ce que vraiment c’est nécessaire, pas nécessaire ? Chacun bien sûr n’est pas médecin, mais on a quand même une notion de gravité un peu populaire et parfois se poser la question est-ce vraiment qu'il n’y a pas d’autre choix que d’aller aux urgences, auquel cas le 15 peut être là pour finir ce conseil".
Les signes qui doivent alerter les parents sont ceux d’un enfant qui est gêné pour respirer ou qui ne s’alimente plus ou mal, pouvant être des symptômes de la bronchiolite. Les médecins du CHU rappellent que la bronchiolite est une maladie le plus souvent bégnine et qui guérit spontanément en quelques jours. "Il y a un affect qui est marqué sur des enfants tout petits, les parents sont assez rapidement inquiets. Après, il y a des critères objectifs : l’âge, on considère que tout enfant de moins de 3 mois qui est en difficulté va nécessiter d’être vu médicalement parlant soit aux urgences s’il n’y a pas d’autre solution mais sinon le médecin traitant ou le pédiatre peuvent faire une première évaluation et de manière générale l’enfant qui du fait de son problème de santé aigu commencerait à avoir du mal à s’alimenter est aussi un signal d’alerte qu’on prend en compte et qui amène très régulièrement à devoir se rendre à l’hôpital".
Pour en préserver les nouveau-nés et nourrissons, il est donc primordial d’éviter tout contact avec des personne enrhumés et d’adopter les bons réflexes tels que le port du masque au moindre doute, le lavage réguliers des mains, le lavage des jouets, aérer quotidiennement…