Prendre soin de soi, allez chez le coiffeur, c'est souvent une source de réconfort, mais pour certains, c'est un luxe difficile d'accès. A Paris, Moulins et Clermont-Ferrand, des salons accueillent les personnes en grande précarité à tout petit prix pour les aider à retrouver leur estime de soi.
Faute de moyens, Catherine n'est plus allée chez le coiffeur depuis plusieurs années. Alors, lorsque le salon Joséphine de Clermont-Ferrand lui permet à nouveau de goûter à ce plaisir, elle apprécie. Mieux : ces quelques coups de ciseaux lui permettent de réapprendre à s'aimer. "Ça peut paraître une petite chose à la base, mais elle vous redonne une image de vous qui est positive, elle vous donne la force d'aller toquer à des portes vers lesquelles vous n'osiez peut-être plus aller."
3 euros la coupe
Les clients qui poussent la porte du salon Joséphine se trouvent en grande difficulté financière. Orientés par un professionnel de l'emploi, ils peuvent prétendre à une coupe de cheveux à 3 euros. Melissa, la socio-coiffeuse se charge de prendre soin d'eux : "On ne vient pas ici en se disant : "je paye 25 euros la coups de cheveux, et après point à la ligne". Là, vraiment, on co-construit l'image de Madame. En faisant les choses ensemble, la personne ne sent investie et c'est pas juste un positionnement de cliente."
Ça redonne la pêche, ça redonne le moral
Pour Fabienne ancienne chef d'entreprise qui se retrouve aujourd'hui bénéficiaire du RSA, prendre soin d'elle est devenue sa petite bulle d'oxygène. "Je me sens vraiment bien. Ça redonne la pêche, ça redonne le moral. Je peux me dire qu'à n'importe quel moment, je peux retourner travailler, je suis prête."
Pour pouvoir proposer des prix aussi avantageux, le salon est aidé : 60% de son budget est pris en charge par le CCAS de Clermont-Ferrand. "On a fait le constat que la ville de Clermont est l'une qui sur le champ de la métropole est l'une des plus pauvres en revenu moyen par habitant." explique Roxane Pelletier, directrice des politiques de solidarité du CCAS. "On a un taux de bénéficiaire du RSA qui est plus important que dans un certain nombre d'autres villes."
Depuis son ouverture en 2018, le salon a accueilli près de 250 personnes. Un quart d'entre elles a retrouvé un emploi.