Une famille bangladaise bien intégrée depuis plus d'un an est menacée d'expulsion à Uzerche en Corrèze. Ils sont nombreux à se mobiliser pour leur venir en aide : du maire de la ville jusqu'aux parents d'élèves où sont scolarisés les enfants.
La famille Altaf a retrouvé des repères dans un hébergement d'urgence. Violentés dans leur pays d'origine, le Bangladesh, le couple et leurs trois enfants arrivent en Corrèze, au printemps 2023. Depuis, leurs demandes d'asile ont toutes été refusées.
La famille est désormais sommée de quitter la France. Une association leur rend régulièrement visite pour leur venir en aide : "Pour eux, c’est une péripétie supplémentaire dans le long parcours qu’ils ont entamé pour obtenir un titre de séjour en France. Ils ont épuisé les voies réglementaires", regrette Jacques Ebri, membre de l'association Vent d'ailleurs.
Hussain, le père, est un restaurateur de profession. Il a reçu une proposition d’emploi dans le département. Mais sans l’obtention du droit d’asile, il est impossible pour lui de se faire embaucher. C'est une aberration pour le collectif. "Il y a un mouvement de solidarité incroyable qui se développe. Ça prend une proportion étonnante et touchante", s'émeut Jacques Ebri.
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Sentiment d'injustice
Une pétition a été lancée contre l’obligation de quitter le territoire (OQTF) qui menace à présent la famille. Jean-Paul Grador, maire de leur ville d’adoption, les soutient. "C’est une certaine habitude à Uzerche que l'on a. On est dans la tradition d'accueil. Pour la Corrèze, il y a un dicton : "Finissez d’entrer, la porte est ouverte", explique-t-il.
Devant l’école où sont scolarisés les deux enfants du couple, directeur, professeurs, parents d’élèves et un représentant de la ligue des droits de l’homme sont aussi mobilisés. "Ce qui nous paraît totalement injuste, c'est que les petites sont très intégrées. Elles n'ont aucun problème scolaire. Tout se passe bien pour elle, souligne Chloé Munich, amicale des parents d'élèves des Buges. Nous, ce qu'on veut, c'est simplement que cette famille soit en sécurité. Ce sont des personnes qui ont droit à une vie digne".
La famille Altaf est suspendue à une décision du tribunal administratif prise, mardi 24 décembre, à neuf heures.