C’est un jeune de 19 ans parmi tant d’autres à Clermont-Ferrand. Il est né, et il vit à la Gauthière. Il témoigne et parle de son environnement après les faits de violence qui se sont passés dans son quartier, et quelques heures après l’arrivée de CRS, mardi 17 septembre.
Il s’appelle Hicham Etiale. Il a 19 ans. Il est originaire de Clermont-Ferrand. C’est dans le quartier de la Gauthière qu’il est né, qu’il a fait son école primaire, ses études, qu’il vit et travaille aujourd’hui. C’est son quartier et il le défend. Une erreur ? Non pas pour lui : « On se sent tous ici en sécurité. Je suis sure qu’il ne m’arrivera rien dans ce quartier, c’est chez moi ici », explique le jeune homme.
"Il y a une suréaction des autorités"
Des propos qui pourraient surprendre après l’assassinat d’un jeune de 29 ans dans le quartier, mercredi 4 septembre. Ou malgré les coups de feu tirés samedi 14 septembre. Pour Hicham Etiale, ce qui est arrivé n’a rien à voir avec le quartier, « ce sont des gens qui viennent de l’extérieur ».
Pourtant « une trentaine de CRS renforce depuis hier les effectifs de police de la Gauthière, avec une priorité : assurer la sécurité des habitants du quartier, tandis que le travail judiciaire se poursuit », tweete la préfecture du Puy-de-Dôme.#Sécurité dans le quartier de la Gauthière à #ClermontFerrand
— Préfète du Puy-de-Dôme (@Prefet63) September 18, 2019
Une trentaine de CRS renforcent depuis hier les effectifs de police de la Gauthière, avec une priorité: assurer la sécurité des habitants du quartier, tandis que le travail judiciaire se poursuit pic.twitter.com/9AB2H9GxIO
Malgré son jeune âge, il tente de prendre du recul face à cette arrivée de camions de CRS.
« Il y a une suréaction des autorités. Même si les faits qui se sont passés sont graves, je pense que c’est exagéré. C’est bien qu’ils viennent, mais dans des cas où il y a des besoins. Ici, ce n’est pas le cas. Ca va plutôt créer des tensions. Je les ai vus arriver hier, tous ces CRS, ces camions. Je me suis dit que les jeunes et les habitants du quartier n’ont pas besoin de ça », se désole le jeune lycéen.
"C'est une ambiance conviviale dans le quartier"
La Gauthière, il connaît bien : il est né ici, il fait ses études ici, et il fait son service civique dans le quartier. Il travaille dans une association « on nous partage les missions. Moi, je m’occupe du côté éducatif, j'aide les jeunes jusqu’au CM2 à faire leurs devoirs ».« Entre jeunes et entre générations, il n’y a pas de souci. On respecte les anciens. C’est une ambiance conviviale dans le quartier. On est là depuis tout petit et on se connaît tous. En plus, le quartier a évolué, ajoute Hicham Etiale. Il y a des personnes qui vont prendre pour de la provocation autant de camions de CRS, pour si peu d’habitants et de jeunes ».
"Il faut plus de dialogue et moins de confrontations"
Pour lui, la force ne résoudra rien, d’autres solutions sont possibles. « Les associations présentes dans le quartier pourraient aider les jeunes à entrer dans la vie active, leur proposer un service civique, accompagner ceux qui sont déscolarisés. Il faut plus de dialogue, et moins de confrontations. On est jeunes, quand on voit un rapport de force, on réagit tous pareil ».En attendant, la vie dans le quartier de la Gauthière poursuit son cours malgré l’arrivée imminente des CRS.