Une couturière de Beaumont, près de Clermont-Ferrand, a mobilisé tout un réseau de couturières du Puy-de-Dôme. En quelques jours, elles ont fabriqué 1 000 masques en tissu pour des soignants et d’autres professions en première ligne contre l’épidémie de coronavirus COVID 19.
C’est une belle histoire comme on en voit fleurir lors de l’épidémie de coronavirus COVID 19. Tout commence à l’annonce du confinement, mi-mars. Nadège Parant est couturière professionnelle à Beaumont, près de Clermont-Ferrand. Elle se dit qu’elle doit agir et ne pas laisser les soignants sans masques. Elle a l’idée de confectionner des masques en tissu. Elle contacte alors une pharmacie de sa commune pour proposer ses services. Elle raconte : « La pharmacienne avait les larmes aux yeux. Et moi aussi du coup. J’ai vraiment eu le sentiment de me sentir utile ».
Un magasin de tissu qui ouvre exceptionnellement
En quelques jours une équipe de couturières se met en action mais très vite, les professionnelles sont à court de matière première. Nadège souligne : « C’était un vendredi soir, à 20 heures. J’ai pris mon courage à deux mains et j’ai appelé le président de la Chambre des métiers du Puy-de-Dôme. Je lui ai dit qu’il fallait nous aider. Nous n’avions plus rien dans nos ateliers. Il a répondu favorablement et nous a alloué une somme pour la fabrication des masques ». Nadège parvient même à faire rouvrir exceptionnellement un magasin de tissus d'Aubière afin de se ravitailler en matière première.Une équipe de 9 couturières
La couturière explique : « J’ai réussi à mobiliser toute une équipe. Nous sommes 9 couturières professionnelles réparties à Clermont-Ferrand, Cournon-d’Auvergne, Romagnat ou Issoire. Mon mari routier a été mis à contribution : il a livré les productions d’une collègue d’Issoire. Nous avons confectionné 1 000 masques en 10 jours ». Les masques cousus sont alors remis gracieusement à l’hôpital Ste Marie de Clermont-Ferrand, à des EHPAD du Puy-de-Dôme, à des entreprises de transport, à des ouvriers du bâtiment et à des sociétés de nettoyage.Pour coudre un masque, à partir de tissu en coton et d’élastiques, une vingtaine de minutes sont nécessaires. Le masque est lavable en machine jusqu’à 60 degrés et peut être utilisé maximum 4 heures de suite. Nadège est extrêmement fière de la tâche accomplie par ses collègues couturières. Elle affirme : « Je suis super contente. Elles ont toute joué le jeu. Pas une seule fois la question de la rémunération n’a été abordée. Elles voulaient vraiment aider. C’est aussi une véritable satisfaction de mettre en avant un métier un peu désavoué ». Nadège et ses collègues sont encore sur le pied de guerre mais il ne leur reste que très peu d’élastiques. Nadège est à la recherche de nouveaux stocks afin que cette chaîne de solidarité ne soit pas brisée.La satisfaction de mettre en avant un métier un peu désavoué