A Clermont-Ferrand, l’ARS (Agence Régionale de Santé) a fait appel aux laboratoires privés pour réaliser les tests de dépistages de coronavirus COVID 19. Ces tests demandent un équipement et des compétences bien spécifiques, mais, comme ailleurs, les ressources commencent à manquer.
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A Clermont-Ferrand, certains laboratoires privés ont été contactés par l’ARS (Agence Régionale de Santé), afin de réaliser des prélèvements et des tests de dépistage du Coronavirus COVID 19 et de soulager les structures publiques. Seuls les laboratoires ayant un niveau de sécurité suffisant sont habilités à faire les tests. « Pour pouvoir mettre en place cette technique, le laboratoire doit avoir un niveau P2, mais nous nous utilisons notre niveau P3, qui est une norme microbiologique qui indique que le laboratoire est équipé pour travailler de manière protégée, par exemple pour manipuler des organismes dangereux comme la tuberculose », explique le docteur Philippe Lochu, référent COVID 19 au laboratoire GenBio de Clermont-Ferrand.
Une procédure stricte
Les équipements P3 ont été remis en service afin de permettre l’analyse des prélèvements :
« On a un double sas, un pour se déshabiller et un pour se mettre en tenue. Lorsque nous sommes dans les locaux, nous effectuons d’abord une extraction de l’ARN, puis vient l’étape de l’amplification. L’échantillon ne passe la porte que lorsqu’il est complétement sécurisé », détaille le docteur Lochu.
Des équipements spécialisés
Des kits de prélèvement contenant des masques FFP2 sont également fournis par le laboratoire aux EHPAD, centres de soins privés mais également à certains hôpitaux publics.
« Nous faisons également des prélèvement sur le site. Deux tentes spéciales sont installées à l’extérieur du bâtiment, une tente où on manipule le matériel propre et une où l’on réalise les prélèvements. Les patients s’inscrivent de manière dématérialisée, fournissent leur ordonnance et leurs documents médicaux. Nous vérifions que le patient est éligible avec les critères de l’ARS, puis nous lui donnons un rendez-vous », explique Philippe Lochu.
Des mesures de précaution drastiques
Dans la tente de prélèvement, 2 préleveurs se relaient : l’un prélève, l’autre assiste le préleveur et vérifie que les consignes de sécurité sont bien appliquées. Les tubes contenant les échantillons sont placés dans un sachet désinfecté propre, qui sera lui-même placé dans un sachet hermétique destiné au transport. Les préleveurs jettent leur tenue après chaque prélèvement.
Des formations exceptionnelles pour le personnel
En moyenne, 60 patients sont testés chaque jour dans ces tentes de prélèvement :
« On prélève toute personne correspondant aux critères de l’ARS, mais en priorité le personnel soignant. Pour l’instant nous sommes 4 à effectuer les prélèvements, mais nous passerons bientôt à 8, le temps de former le personnel », affirme Philippe Lochu.
Des difficultés d'approvisionnement
Cependant, le laboratoire va sans doute devoir modifier ses procédures, en raison d’un manque d’approvisionnement en matériel, selon le docteur :
« On a une capacité 250 tests par jour, mais nous avons des difficultés d’approvisionnement en réactifs, notre fournisseur est en rupture de stock. Nous allons devoir trouver de nouvelles techniques, faute de quoi nous ne pourrons plus assurer les tests. » En attendant, l’intégralité des services du laboratoire est mobilisée, les nuits sont courtes et les équipes font leur possible pour fournir les résultats le plus rapidement possible.