Dimanche 29 mars, une femme âgée de 91 ans est décédée à l’EHPAD Louis-Pasteur de Lempdes, près de Clermont-Ferrand, durement touché par l’épidémie de coronavirus COVID 19. Les soignants et la direction redoutent d’autres décès dans les heures à venir.

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Une résidente de l’EHPAD Louis-Pasteur de Lempdes, près de Clermont-Ferrand, est décédée dimanche 29 mars aux alentours de 16 heures, portant à 5 le nombre total de décès dans la structure depuis le début de l'épidémie. L'EHPAD est fortement touché par le coronavirus COVID 19, depuis le premier cas confirmé il y a une dizaine de jours. L’un des médecins de l’EHPAD, le docteur Jean-Michel Calut, craint de nouveaux décès : « L’état de deux résidents s’est brutalement dégradé dans la nuit. Il faut s’attendre à d’autres morts dans les jours, voire les heures qui viennent. »

Sur les 77 résidents que compte l’EHPAD, 25 présentent des symptômes et ont été diagnostiqués porteurs du virus. Seule lueur d’espoir pour le maire de Lempdes Henri Gisselbrecht : « La situation semble s’être stabilisée. Nous n’avons détecté aucun nouveau cas, diagnostiqué par nos médecins, depuis déjà plusieurs jours. C’est encourageant. »

Une cellule de crise du CHU pour aider le personnel

Face à cette crise, l’EHPAD fait face à un manque de personnel : « Nous avons environ 50% du personnel absent pour des raisons de santé ou de garde d’enfants. Nous avons fait appel au CHU de Clermont-Ferrand, qui a mis en place une cellule de crise. Nous avons également ouvert un poste d’infirmier de nuit, afin de veiller les malades. Deux infirmières de la clinique La Chataigneraie ont été dépêchées pour nous aider », explique le maire.

Si la structure dispose de masques et de matériel médical, le gel hydroalcoolique commence, lui, à manquer. « Nous commençons à être à court de solution hydroalcoolique. Nous avons aussi des problèmes d’approvisionnement en surblouses jetables, mais une entreprise lempdaise va nous faire don d’une centaine de blouses à usage unique », affirme Henri Gisselbrecht.

"Nous redoublons de vigilance"

« Nous faisons au mieux pour que les personnes qui sont diagnostiquées atteintes de la maladie soient accompagnées et traitées dignement. Pour ceux qui sont confinés sans être malades, nous redoublons de vigilance », affirme Jean-Michel Calut. Au-delà des soins prodigués aux patients, la communication avec les familles est, elle aussi, compliquée à gérer pour les soignants : « Avant, on pouvait faire des Skype, mais avec le manque de personnel nous n’avons plus le temps, alors, nous informons les familles du mieux qu’on peut. Nous essayons aussi de rassurer les patients, de leur dire que l’on fait au mieux pour eux, de les apaiser. »

"On prend du recul, sinon on s'effondre"

 Emotionnellement, le docteur affirme que les soignants tiennent le choc : «  On prend du recul, sinon on s’effondre et on sait qu’on ne peut pas se le permettre car on a d’autres gens à soigner, alors on fait corps et on va au front. »
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