Coronavirus COVID-19 : une ruée irrationnelle sur des drive et des supermarchés de Clermont-Ferrand

Au lendemain du discours d'Emmanuel Macron sur le coronavirus, dans la région de Clermont-Ferrand, de nombreux supermarchés et drive ont été pris d'assaut. Une ruée injustifiée digne d'un samedi de Noël.
 

« La plus grave crise sanitaire qu’a connue la France depuis un siècle », c’est en ces mots qu’Emmanuel Macron a évoqué l’épidémie de coronavirus, jeudi 12 mars lors d’une intervention à la télévision. Dès jeudi soir, des clients inquiets se sont rués sur les plateformes de drive afin de faire leurs courses en ligne. A Clermont-Ferrand, plusieurs enseignes de supermarchés ont informé leurs clients qu’une affluence inhabituelle sur leur site pouvait rallonger les délais. Ainsi, sur le site du drive d'Auchan Aubière, près de Clermont-Ferrand, on pouvait lire par moments : "Chers clients, suite à une affluence inhabituelle les délais de commande peuvent être rallongés, et votre navigation sur le site internet peut être perturbée. Nous mettons tout en oeuvre pour vous livrer dans les meilleurs délais. Merci de votre compréhension". Même scénario pour le Leclerc drive de la Pardieu où le message suivant apparaissait parfois dans la matinée : "Victimes de notre succès, merci de renouveler votre visite d'ici quelques minutes. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée".

Marc Albert, responsable de la logistique au Panier Bio de Mozac, près de Riom, dans le Puy-de-Dôme, explique : « Depuis hier soir, nous avons de grosses commandes sur le drive. Les gens commandent 2 à 3 fois plus que le panier habituel. Ils achètent des pâtes, du riz, de la farine, des conserves, des céréales. Les clients ont pris les devants après ce qu’on leur a raconté à la télévision hier. Ce matin, nous constatons une grosse fréquentation dans notre magasin. Les gens sont inquiets. C'est pas justifié». Yoan, un client venu ce vendredi faire quelques réserves, confie : "J'ai acheté des aliments de base. Comme tout le monde est pris de panique, alors qu'il n'y a pas lieu d'être, j'ai eu peur de manquer. J'ai eu honte ce matin en faisant mes courses".  

Rayon papier toilette d’Intermatché Ennezat (63). @F3Auvergne #coronavirus pic.twitter.com/vdwNeVkgMa

— Catherine Lopes (@lacatch) March 13, 2020

Une fréquentation digne d'un samedi de Noël 

Vendredi 13 mars, des clients angoissés se sont rendus dans des supermarchés afin de faire des stocks de denrées alimentaires. De l’avis de certains responsables, l’affluence est comparable à un samedi de Noël. Une cliente du Leclerc de la Pardieu, affirme, philosophe : "On fait les courses de la semaine. Il ne faut pas s'inquiéter. Pour la guerre du Golfe on avait acheté à l'avance et on a tout mis à la poubelle après".

#covid19 Affluence comme un samedi de Noël ce vendredi matin au Leclerc d'Enval dans le Puy de Dôme pic.twitter.com/FgfITKNkTO

— Sebastien Naissant (@sebnaiss) March 13, 2020

Au Leclerc du Brezet de Clermont-Ferrand, les premiers clients étaient là avant l’ouverture, à 9 heures. C’était principalement des personnes âgées. Rodrigue Serman, directeur du magasin raconte : « Depuis une dizaine de jours on connaît une augmentation de notre fréquentation. Les gens font des stocks, de pâtes, de produits de première nécessité. Après l’intervention du président Macron hier soir, le drive et le magasin sont saturés. Surtout par des nouveaux clients. La semaine dernière, pour le drive, on a enregistré 400 nouveaux clients. Ce matin, à l’ouverture du drive, on avait 650 commandes contre 350 habituellement. On est obligé de fermer certains créneaux, ou de les reporter au lendemain ».

Les gammes basiques, premier prix, sont beaucoup achetées

Le directeur du magasin s’inquiète de pouvoir répondre à la forte demande. Il souligne : « On essaie de s’organiser. A la base, nous sommes de gros stockeurs. Mais si le phénomène se poursuit, on va avoir des ruptures d’approvisionnement sur certains produits. Certes, des pâtes on en aura toujours. Mais les gammes basiques, premier prix, sont beaucoup achetées. On risque d’en manquer dans les jours à venir ». Face à cette demande exceptionnelle, le magasin du Brezet a organisé une réunion de crise ce vendredi matin avec ses cadres. Le comportement irrationnel de certains clients pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement sur certains produits. La situation pourrait revenir à la normale avec des habitudes de consommation plus mesurées.

Rayon pâtes d’Intermarché d’Ennezat (63) cet après-midi. @F3Auvergne #coronavirus pic.twitter.com/TJF8oy7GZm

— Catherine Lopes (@lacatch) March 13, 2020