Au CHU de Clermont-Ferrand, les données sur la circulation du coronavirus COVID 19 depuis le déconfinement sont rassurantes, selon l’infectiologue Olivier Lesens. Il se dit assez confiant pour l’été, mais préconise de rester vigilant et de respecter les mesures barrière.
Au CHU de Clermont-Ferrand, le professeur Olivier Lesens, infectiologue et docteur en épidémiologie, se dit optimiste face à la circulation du coronavirus COVID 19 depuis le déconfinement du 11 mai dernier. « Dans le Puy-de-Dôme, les choses se passent bien. Le virus circule peu, on a eu quelques alertes, c’est-à-dire des personnes dont les scanners pulmonaires pouvaient faire penser à un COVID 19, mais ces cas n’ont pas été confirmés. Nous n’avons aucun cas positif depuis le début du déconfinement. » Malgré ces données rassurantes, le professeur Lesens invite à la prudence et au respect des gestes barrière : « On a constaté un relâchement de la distanciation sociale. Les gens profitent, ils se retrouvent, les cafés ont rouvert alors on a l’impression qu’ils ont oublié les mesures barrière. Après, c’est normal, les gens veulent reprendre leur vie, mais il ne faut pas oublier les deux mesures fondamentales qui sont, pour moi, le port du masque et le lavage des mains. »
Vers une trêve estivale ?
Selon lui, l’été devrait marquer un recul pour l’épidémie : « De l’expérience qu’on a des épidémies, c’est vrai que beaucoup s’arrêtent en été mais on n’est sûrs de rien pour l’instant. Pour autant, c’était important de déconfiner maintenant pour l’hôpital. Le programme hospitalier devait reprendre rapidement pour limiter au maximum le décalage de prise en charge pour les autres pathologies. » Si la circulation du virus devrait être limitée cet été, d’autres problèmes liés au COVID 19 pourraient surgir : « On est inquiets pour l’été et la canicule. En raison du virus, nous avons arrêté les chambres doubles, ce qui supprime beaucoup de lits. On ne sait pas si on pourra faire face à un épisode caniculaire », explique Olivier Lesens.
Une deuxième vague possible en hiver
Pour l’heure, le professeur ne craint donc pas de deuxième vague. Pour autant, il est possible selon lui que l’hiver marque un retour du virus : « Dans la période hivernale, à partir de novembre ou décembre, il y a le retour des virus respiratoires comme la grippe, et le COVID 19 risque de réapparaître. Cela risquerait de compliquer le diagnostic puisque les symptômes sont assez proches, et de provoquer à nouveau une saturation des hôpitaux. » Dans l’éventualité d’un rebond de l’épidémie, il faudrait alors revenir à des mesures de protection : « Je ne suis pas sûr que l’on sera reconfinés, mais c’est possible, au moins partiellement. Une autre solution, à mon avis, serait de faire porter des masques à tout le monde tout le temps sans cesser l’activité. » Pour lui, le retour du froid pourrait donc marquer un retour de la distanciation sociale.