Le coronavirus Covid 19 a contraint les Français au confinement et au télétravail. Ceux qui habitent en zone blanche avec peu de débit internet doivent s’adapter. C’est le cas des habitants de Montmorin dans le Puy-de-Dôme.
Depuis le 16 mars, la crise du coronavirus Covid 19 a imposé le télétravail pour les adultes et l’école à la maison pour les enfants. De nouvelles méthodes de travail et d’apprentissage qui sollicitent les réseaux de télécommunication. Mais surtout qui compliquent le quotidien des habitants des zones blanches, là où le téléphone passe mal et où les débits informatiques sont faibles comme à Montmorin, une commune du Puy-de-Dôme qui compte 730 habitants répartis sur une trentaine de hameaux. Ils ont beaucoup de mal à se connecter à internet, à recevoir la télévision sur les box et même parfois à simplement téléphoner. Pourtant officiellement ils ne sont pas en zone blanche : "On a un signal qui est très fluctuant, là j’ai 3 barres, mais tout à l’heure il n’y en avait plus qu’une" explique smartphone à la main le Maire Gérard Guillaume. "Les opérateurs vérifient qu’on ait un signal donc ils considèrent qu’effectivement on a le téléphone. Mais on n’a pas les débits donc tant qu’on n’avait pas les datas, les gens arrivaient à avoir une communication, ça marchait plus ou moins bien. Dès qu’il a fallu qu’on se mette au télétravail, ce n’est plus la même chose".
Exemple avec Anne Maury qui aide Sacha à faire ses devoirs à la maison : "On essaye de voir une vidéo sur le CNED (le Centre National d’Enseignement à Distance) mais ça ne charge pas les vidéos. On n’a que les pages où il y a du texte uniquement".
La famille a donc organisé le partage du temps de travail et des réseaux. Sur la table du salon, François Pelletier, gérant de Busiclic, une société de services en informatique, bureautique et internet à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) doit trouver des parades : "On arrive à faire certaines choses, mais pour d’autres actions qui nécessitent plusieurs trafics ou plusieurs actions c’est compliqué. Donc on est obligé de faire des choix. On ne peut pas par exemple charger quelque chose pendant qu’on téléphone, sinon on ne va plus nous entendre. Je ne peux pas recevoir de message multimédia. Si j’envoie des SMS, il y a 8 chances sur 10 que ça passe et deux que ça ne passe pas" dit-il.
Ce qui pèche dans cette petite commune comme dans bien d'autres en Auvergne-Rhône-Alpes c'est le peu de débit à partager entre les habitants et la sous-capacité d'installations vétustes. Le confinement l'a mis en exergue. Tous à Montmorin attendent impatiemment l'arrivée de la fibre en 2022.