A Clermont-Ferrand, la mairie a constaté des rassemblements festifs d’étudiants, sans gestes barrières au COVID 19. Ce jeudi 8 octobre, une visioconférence a été organisée pour sensibiliser les jeunes aux précautions sanitaires, essentielles alors que la métropole passe en alerte renforcée.
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Alors que la métropole de Clermont-Ferrand vient de passer en alerte renforcée, les gestes barrières sont plus que jamais essentiels. Pourtant, malgré l’interdiction des week-ends d’intégration et des soirées étudiantes en raison du COVID 19, les soirs à Clermont-Ferrand, on voit parfois des regroupements festifs d’étudiants. Depuis la rentrée, à plusieurs reprises, la mairie a constaté des rassemblements sans gestes barrières. S’ajoute à ce constat le fait que, dans le Puy-de-Dôme, de nombreux cas positifs ont entre 15 et 25 ans. Pour ces raisons, le maire Olivier Bianchi a souhaité réaliser, ce jeudi 8 octobre, une visioconférence réunissant associations étudiantes, médecin du CHU et président de l’université. « On est partis du constat des fêtes, sans gestes barrières, qui réunissent beaucoup de monde, et nous avons souhaité faire un point et sensibiliser les étudiants à la situation sanitaire. Le but n’est pas de leur mettre la faute sur le dos ou d’être dans une démarche répressive, mais on est dans une situation de dégradation qui risque de durer. Il faut que chacun fasse au mieux pour éviter les contaminations », explique Jérôme Auslander, adjoint du maire à la vie étudiante.
Sensibiliser les étudiants
Pour sensibiliser les étudiants, le professeur Henri Laurichesse, chef du pôle des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Clermont-Ferrand, fait le point sur la situation dans la métropole :
« Il faut comprendre que même si on se porte bien, qu’on est asymptomatique, on peut être porteur du virus et le transmettre. Je sais que c’est un message difficile à entendre quand on est jeune, mais il faut être prudent dans tous les lieux où on est proches les uns des autres. La transmission aérienne se fait facilement. J’ai conscience que c’est pénible mais pour l’instant, il faut faire avec, d’autant que les jeunes sont la population la plus concernée », affirme le professeur Laurichesse. En effet, selon lui, les tests montrent que la diffusion du virus est rapide dans la métropole clermontoise et le département, avec entre 40 et 70 nouveaux cas positifs chaque jour.
Se protéger et protéger les autres
Mathias Bernard, président de l’Université Clermont Auvergne considère, quant à lui, que les associations doivent jouer leur rôle institutionnel et que participer à la responsabilisation de tous doit être leur priorité :
« On ne va pas les inciter à mener une vie monastique en dehors de l’université ou à s’isoler, d’ailleurs cela ne concerne pas que les fêtes mais aussi la pratique du sport ou la restauration par exemple. Il faut respecter les impératifs dans la vie quotidienne pour se protéger et protéger les autres. » Le doyen de l’université tient lui aussi à ne pas accabler ses étudiants :
« Ils respectent bien les règles sur les campus, ils portent le masque, suivent les sens de circulation et appliquent les recommandations d’hygiène, comme le lavage des mains. A notre connaissance il n’y a pas eu de contamination au sein des établissements. Il faut être cohérent et ne pas abandonner ces bons réflexes à l’extérieur », précise Mathias Bernard.
150 étudiants contaminés depuis le 28 août
La mairie invite également les étudiants à faire des propositions et à réfléchir à des alternatives pour partager des moments de convivialité dans le respect des mesures barrières. En cette période de l’année, Clermont fête (normalement) ses étudiants et Jérôme Auslander a également échangé sur les raisons de l’annulation des festivités. Cependant, les étudiants dénoncent quand à eux une distanciation sociale impossible dans les amphithéatres et notamment à Gergovie Lettres. Pour l’heure, l’Université Clermont Auvergne compte environ 150 cas positifs depuis le 28 août. Chaque jour, 2 à 6 nouveaux cas sont découverts et les chiffres sont relativement stables depuis la rentrée, selon le Mathias Bernard. Toujours selon lui, plusieurs « grappes » d’élèves contaminés ont été repérées et les promotions concernées placées à l’isolement. Ils sont, pour l’heure, une cinquantaine à être isolés à domicile.