Députés LREM expulsés du Sommet de l'élevage : que s'est-il vraiment passé ?

Des députés LREM ont été expulsés d'un débat organisé lors du Sommet de l'élevage à Clermont-Ferrand. Plusieurs dizaines de membres des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA critiquent le vote de ces deux députés en faveur du CETA, le traité de libre échange UE-Canada. 

C'est un vote qu'ils ne leur ont toujours pas pardonné. Des membres des Jeunes Agriculteurs et de la FNSEA se sont introduits lors d'un débat sur le CETA, le traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, organisé au Sommet de l'élevage. Les quelque dizaines de personnes présentes ont expulsé les députés LREM Jean-Baptiste Moreau et Roland Lescure. La raison : ils ont voté en faveur du CETA.

Contacté par téléphone, le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau se dit "consterné" : "Ce sont des personnes qui ont voulu faire le buzz, nous explique-t-il. Nous étions en train de débattre, dans un esprit républicain, et elles se sont introduites alors qu'elles n'étaient pas présentes pendant la réunion. Heureusement que les gendarmes étaient là pour nous protéger."

"La détresse des agriculteurs je la comprends, mais certains responsables syndicaux vivent sur le dos de la misère."

Jean-Baptiste Moreau se dit "consterné mais pas supris" par cette méthode d'action : "Ce sont des gens qui vivent dans le passé, ce sont les mêmes personnes que j’ai combattues par le passé. La détresse des agriculteurs je la comprends, mais certains responsables syndicaux vivent sur le dos de la misère."

D'après le député, le débat se déroulait de façon sereine. En face, ses contradicteurs, François Ruffin (député France insoumise) et Bruno Dufayet (Président de la Fédération nationale bovine) "posaient leurs arguments de façon démocratique".

Pour sa part, il explique les raisons de son vote par un certain pragmatisme : "Si on met des mesures protectionnistes à l’entrée du marché français, en face nous aurons aussi du protectionnisme. Si je l’ai voté, c’est que les arguments favorables sont plus forts que les arguments défavorables. Le CETA est un bon accord pour l’economie française. Ca n’a aucun impact sur la filière bovine."
 
Le président de la section bovine de la FNSEA 63 explique que les organisations syndicales ont choisi ce moyen d'action car "le dialogue n'est plus possible. On a voulu couper court au débat. Ils ne comprennent pas pourquoi le CETA est mauvais pour nous. Nous n'arrivons plus à faire entendre nos arguments par le dialogue."

D'après lui, "quand ils nous garantissent que les produits respecteront les mêmes règles que nous, c’est faux. On a une concurrence faussée. On ne peut même pas essayer de se battre. Nous ne sommes pas sur un pied d’égalité."
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