Comment s'organiser avec moins d'électricité pendant quelques heures ? Des habitants du Puy-de-Dôme participent à une expérimentation pour limiter leur consommation. Le but : éviter les coupures en cas de manque.
Jacques et sa femme ont accepté de participer à l'expérimentation, à Clermont-Ferrand. Ils étaient prévenus : moins d'électricité entre 18h et 20h, ce jeudi 15 février. Alors ils ont anticipé pour ce soir. "Comme, entre 18h et 20h, c'est l'heure où ma petite mange, je vais préparer les pizzas maintenant. Et le soir, à l'heure de son repas, ce sera pendant la limitation de puissance, je les réchaufferai au micro-ondes. Tout simplement".
Pendant deux heures, la puissance électrique est limitée à 3 000 watts, soit environ trois fois moins qu'en temps normal, dans le cadre d'une expérimentation organisée par RTE et Enedis, gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d'électricité, à la demande du ministère de la Transition écologique. "Les équipements énergivores chez moi sont liés au chauffage, principalement. Donc j'ai prévu de les couper", raconte Jacques.
Éviter le délestage
Pendant ce temps-là, 70 professionnels sont mobilisés pour répondre aux appels des 120 000 foyers concernés en cas de problème. "Tout se passe bien. Ça a démarré ce matin vers 6h30. On a eu assez peu d'appels, des gens plutôt agréables qui comprennent ce qu'on leur explique", raconte l'un d'entre eux.
Cette expérimentation a un but. Éviter le délestage, une coupure momentanée du réseau électrique pour éviter la rupture totale en cas de manque d'électricité, une situation radicale qu'Enedis veut à tout prix éviter. "L'idée serait, ce serait d'avoir une arme supplémentaire mais dont l'impact est moindre. Bien moins contraignantes, parce qu'on leste du courant quand même, explique Cyrille Moreau, Directeur régional d'Enedis Auvergne. C'est ça qu'on veut essayer de tester, voir l'amplitude de fréquences, voir comment nos installations fonctionnent dans ce cadre-là."
Quelques mois seront nécessaires pour analyser toutes ces données. Et savoir, si la limitation de la puissance énergétique peut s'appliquer à toute la France en cas de besoin.
Propos recueillis par Marie Le Bobinnec / France 3