De Davos à l’Auvergne, des élites économiques mondiales aux agriculteurs du Massif Central : Emmanuel Macron a choisi le Puy-de-Dôme pour présenter ses vœux au secteur agricole le jeudi 25 janvier. Des voeux très attendus par le principal syndicat agricole français.
De Davos à l’Auvergne, des élites économiques mondiales aux agriculteurs du Massif Central : Emmanuel Macron a choisi le Puy-de-Dôme pour présenter ses vœux au secteur agricole le jeudi 25 janvier. Des voeux très attendus par le principal syndicat agricole français.
Patrick Bénézit, éleveur dans le Cantal et secrétaire général adjoint de la FNSEA, préside la Fédération Régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FRSEA). Il espère que le président de la République répondra à leurs attentes "avec clarté et fermeté" sur la question des prix, la politique de la montagne et les négociations internationales.
Une visite, un déjeuner dans une ferme fromagère et un discours national sur l’agriculture prononcé dans le Massif Central ? Ce choix vous paraît-il significatif ?
" Le symbole nous va bien. Mais au-delà du symbole, nous attendons la plus grande fermeté du chef de l’Etat sur nos priorités. En premier lieu, sur la suite des Etats Généraux de l’Alimentation. Dans le Massif Central, nos filières sont lourdement concernées. Une loi est en préparation mais les négociations commerciales ne se passent pas très bien. Il faut que la loi sur le partage de la valeur soit la plus stricte possible, en faveur des revenus des agriculteurs. Le prix payé à l’agriculteur doit être calculé à partir de son coût de production. Le retour de la valeur doit bénéficier au producteur."
Qu’attendez-vous précisément pour le Massif Central, ses agriculteurs, ses éleveurs ?
"Une réaffirmation de la politique de la montagne, comme l’avait fait François Hollande au Sommet de l’Elevage en 2013. Il faut une discussion sur les budgets affectés et les moyens alloués aux massifs. La politique nationale de la montagne doit rester une priorité nationale, tout comme l’indemnité compensatoire des handicaps naturels. Elle nous permet d’agir sur nos territoires difficiles et de valoriser nos produits aujourd’hui très recherchés par les consommateurs : AOC, races du Massif Central, lait de vache, viande bovine. Nous attendons aussi du chef de l’Etat qu’il renforce le Commissariat de Massif. C’est une structure importante qui peut nous aider."
Comment les agriculteurs du Massif Central peuvent-ils trouver leur place dans le contexte actuel de concurrence internationale ?
" Nous sommes confrontés à des concurrences déloyales. On ne peut pas accepter des produits venant de pays comme le Brésil ou le Canada et qui n’ont pas les mêmes normes que nous. Là encore, nous attendons une position extrèmement ferme de la France dans les négociations internationales. Cela touche notamment le secteur de la viande bovine."
Jeudi 25 janvier, Emmanuel Macron s’adressera au monde agricole à Saint-Genès-Champanelle (Puy-de-Dôme), une commune située dans le Parc des Volcans d’Auvergne. Le président de la République sera accompagné par le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Stéphane Travert.