Panne d’essence, crevaison... la route des vacances apporte parfois son lot de désagréments aux automobilistes. Voici quelques conseils pour rester en sécurité en cas de panne.
Les longs trajets en voiture, sur la route des vacances, sont parfois synonymes de panne. Crevaison, chauffe-moteur lié à la chaleur... La prudence est de mise. Voici les conseils du capitaine Franck Chambon, commandant en second de l’escadron de sécurité routière du Puy-de-Dôme, pour rester en sécurité en cas de panne, en particulier si vous circulez sur l’autoroute.
Bien préparer son départ
Pour partir en toute sérénité, il faut déjà bien vérifier son véhicule, selon le capitaine Chambon : “Nous, ce qu'on peut constater sur les accidents, c'est notamment que des gens vont prendre la route sans avoir vérifié leur véhicule. Par exemple, ils n'ont pas fait leur pression des pneus, ils roulent pendant longtemps, le pneu chauffe et il va y avoir une crevaison voire une explosion du pneu. Il faut bien faire les niveaux de son véhicule également, pour éviter les pannes.” Il conseille également d’éviter tout ce qui pourrait conduire à une somnolence : “Pour le conducteur, on essaie de se coucher tôt le soir de façon à ne pas avoir un cumul de fatigue. Une des principales causes d'accident sur autoroute, contrairement au réseau secondaire, c'est l'assoupissement, donc évitez les trajets en ayant une dette de sommeil. Evitez également les trajets après un repas trop copieux, qui entraîne une somnolence. On prend un repas léger, quitte à s'arrêter sur la route pour une petite collation. "
Crevaison, pneu éclaté : les gestes à pratiquer et à éviter
Pneus usés, chaleur, les crevaisons font partie des pannes les plus fréquentes sur la route des vacances. Si cela vous arrive, pas de panique, voici comment éviter de perdre le contrôle, selon ce spécialiste de la sécurité routière : “Il faut ralentir doucement, laisser son véhicule perdre de la vitesse et se rapprocher tranquillement de la bande d'arrêt d'urgence. Comme souvent, ce qui est à proscrire, c'est tout ce qui est manœuvre brusque, comme braquer si vous êtes sur la voie de gauche pour tout de suite rejoindre la bande d’arrêt d'urgence. Vous risquez de perdre le contrôle, de freiner trop brusquement.” Allumez vos feux de détresse puis arrêtez-vous dès que possible. Le capitaine Franck Chambon préconise de ne pas tenter de changer la roue si les conditions de sécurité ne sont pas réunies. “Sur tout axe, mais sur autoroute encore plus, c'est la sécurité qui va primer. Vous n'allez pas vous arrêter sur la bande d'arrêt d'urgence et changer une roue le long de la voie de circulation. Vous allez vous rapprocher d'un refuge, de façon à être un peu plus éloigné du bord de la chaussée. Ensuite, quand vous descendez de votre véhicule, systématiquement, vous devez mettre votre gilet fluorescent afin d'être visible. Tous les occupants du véhicule doivent sortir et se mettre de l'autre côté de la glissière de sécurité.”
Une fois descendu, placez votre triangle de sécurité en amont du véhicule, sauf si vous circulez sur l’autoroute : “Sur autoroute, contrairement aux autres axes de circulation, on ne met pas son triangle. Avec la circulation, la vitesse, il peut devenir un projectile”, alerte Franck Chambon. Si on a la possibilité de se dépanner rapidement et que la roue à changer se trouve du côté de la glissière de sécurité, on peut le faire. Prudence cependant sur l’autoroute : “Si c'est côté chaussée, on ne prend pas de risque, on attend qu'il y ait un patrouilleur de l'autoroute qui vienne baliser le véhicule, de façon à faire le changement en sécurité.” Il faut rester le moins longtemps possible sur la bande d'arrêt d'urgence : ”On appelle soit par une borne, soit on fait le 17 qui nous redirigera vers les services compétents pour nous envoyer un dépanneur agréé. N'importe quel dépanneur ne peut pas intervenir sur l’autoroute.”
Comment réagir en cas de surchauffe
En cas de surchauffe du moteur, il faut ralentir jusqu’à une aire de repos : “Quand vous vous arrêtez, si jamais vous voyez de la fumée qui sort du capot moteur, on évite d'ouvrir le capot. Cela pourrait provoquer un incendie. On attend avant d'ouvrir. Au même titre, on n'ouvre pas son bouchon de radiateur quand le véhicule est chaud, au risque d'avoir une projection de liquide de refroidissement brûlant, voire une projection du bouchon”, indique le capitaine Chambon.
En panne d'essence, que dois-je faire ?
Si vous êtes en panne d’essence, il conseille : “Le problème de la panne d'essence, comme son nom l'indique, c'est qu'on ne va plus pouvoir avancer. Il faut se rapprocher de la bande d’arrêt d'urgence tant qu'on peut avancer, soit aller sur un refuge ou au mieux sur une aire de repos. Encore faut-il en avoir le temps.” Il rappelle ces gestes à éviter : ne pas pousser la voiture, ne pas marcher longtemps sur la bande d'arrêt d'urgence pour aller jusqu'à une aire de repos, sauf si celle-ci est vraiment très proche, car cela vous met en danger ainsi que les autres automobilistes : “Le but c'est d'être en sécurité le plus rapidement possible. Mais si vous avez 3 km à faire en marche à pied, vous laissez votre véhicule, qui va être un obstacle pour quelqu'un qui s'assoupit ou qui perd le contrôle de son véhicule. Ce qui sécurise l'autoroute et qui fait qu'aujourd'hui on a beaucoup moins de morts, c’est qu’il n’y a pas d'obstacle fixe. Il y a beaucoup moins de conséquences corporelles que si vous mettez un véhicule ou pire, un camion sur le bord de la route."
Dans le cas d'une panne d'essence, il suffit d'attendre le véhicule de dépannage : "Dans tous les cas, tout le monde descend du véhicule et se met à l'abri de l'autre côté de la glissière de sécurité en attendant que les dépanneurs arrivent. Le dépanneur arrive, il va mettre 5 ou 10 litres d'essence dans votre véhicule de façon à ce que vous puissiez rejoindre la prochaine station.”
Témoin d'un accident : les bons réflexes
Malgré tout, ces pannes peuvent provoquer des accidents. Si vous en êtes témoin, voici comment réagir : “Si vous pouvez vous arrêter avant, mettez-vous sur la bande d'arrêt d'urgence avec les feux de détresse. Si vous êtes plusieurs dans le véhicule, il y a quelqu'un qui va rester en amont de l'accident et faire des signes aux gens qui arrivent de façon à leur demander de ralentir, tout en se mettant lui-même en sécurité de l'autre côté de la glissière. On protège les lieux de l'accident, on alerte les secours. Si on a des blessés, on va appeler le 18 qui, eux, appelleront le 17. Ensuite, on commence à porter secours. Ce qui prime c'est la sécurité. Il ne s'agit pas d'essayer de sauver quelqu'un et de se faire tuer soi-même. En revanche, sur l'autoroute, il y a un risque réel que la victime se fasse rouler dessus ou percuter donc dans la mesure du possible, on la dégage des voies de circulation tout en préservant sa propre sécurité.” Une fois prévenus, les secours vous guideront pour assister au mieux les victimes.
