Avec les températures qui baissent, il faut être attentif à ses appareils de chauffage, pour éviter tout accident. Principal danger, le monoxyde de carbone, inodore, qui provoque chaque année en France environ 5 000 intoxications, avec une centaine de décès à la clef, d’après l’Agence régionale de santé.
Avec le mercure qui dégringole en ce début janvier, il est important de s'assurer du bon fonctionnement de vos appareils de chauffage pour se prémunir de tout accident. Le monoxyde de carbone (CO) est une des principales causes d’intoxication accidentelle en milieu domestique. Chaque année en France, près de 5 000 personnes subissent une intoxication au monoxyde de carbone et une centaine en décèdent, d’après l’Agence Régionale de Santé. Karine Lefebvre-Milon, responsable de la cellule environnement extérieur et habitat à la délégation du Puy-de-Dôme de l’ARS, explique : « En Auvergne, on a environ chaque année une trentaine de situations qui nous sont notifiées. On pense qu’on a une sous-déclaration des situations d’intoxication. Le nombre de personnes exposées fluctue. En 2022, une centaine de personnes ont été intoxiquées en Auvergne, ce qui signifie qu’il y a eu des intoxications collectives ».
Qu’est-ce que le monoxyde de carbone ?
Karine Lefebvre-Milon indique comment ce gaz se forme : « Le monoxyde de carbone est un gaz qui se forme lorsque la combustion est incomplète. Tous les appareils qui utilisent des combustions, comme le gaz naturel, le bois, le charbon, le fuel, le butane, le pétrole, s’ils ne fonctionnent pas correctement, sont susceptibles de produire du monoxyde de carbone ».
Quels effets sur la santé ?
La porte-parole de l’ARS détaille les conséquences sur la santé du monoxyde de carbone : « Dans un premier temps, les symptômes les plus courants sont des maux de tête, de la fatigue, des nausées, qui vont apparaître plus ou moins rapidement. Cela va dépendre de la quantité de monoxyde de carbone présente dans le lieu fermé. En cas d’une intoxication importante, il peut y avoir des pertes de connaissance et cela peut aller jusqu’à la mort de la personne, parfois en quelques minutes ».
Comment peut-on s’intoxiquer dans son logement ?
Les intoxications au monoxyde de carbone peuvent survenir dans différents cas. Karine Lefebvre-Milon précise : « Si l’appareil à combustion ne fonctionne pas bien, il va y avoir un dégagement de monoxyde de carbone, ce qui peut conduire à l’asphyxie des personnes intoxiquées. Quand on respire ce gaz, il va prendre la place de l’oxygène dans le sang, et il va être asphyxiant pour l’organisme. C’est un gaz qui n’est pas détectable, on ne le voit pas, on ne le sent pas donc les gens ne se rendent pas compte qu’ils sont en présence de ce gaz dans leur habitation. Cela peut venir d’appareils de chauffage classiques, comme les chaudières, les poêles, les cheminées. Avec la baisse des températures, il peut y avoir une utilisation d’appareils de chauffage mobiles d’appoint ou des moyens de chauffage de fortune, comme des cuisinières, des braseros, des barbecues à l’intérieur : tout cela peut être source d’intoxication ».
Les chauffages mobiles d’appoint ne doivent pas être utilisés en continu, en général pas plus de 2 heures de suite, dans des pièces bien ventilées.
Dans des locaux collectifs, d’où vient le risque de monoxyde de carbone ?
Dans des lieux de spectacle ou de culte, des intoxications au monoxyde de carbone peuvent se produire. La porte-parole de l’ARS confirme : « Ce sont exactement les mêmes risques, avec les mêmes appareils dans des lieux collectifs. On retrouve des cas d’intoxication dans des salles communales, dans des églises »
Quels sont les conseils pour éviter une intoxication ?
Karine Lefebvre-Milon donne quelques conseils pour éviter tout risque d’intoxication : « Les bons gestes à adopter vont être de bien vérifier et entretenir ses installations de chauffage, ainsi que les conduits de cheminée. Cela doit se faire généralement avant le début de la saison. Il faut faire vérifier ses appareils par un professionnel qualifié. Il faut faire ramoner ses conduits de fumée. Il est recommandé de maintenir tous les systèmes de ventilation du logement en bon état de fonctionnement. Il ne faut surtout pas obstruer les entrées et les sorties d’air. Il est demandé de respecter toutes les consignes d’utilisation des appareils, avec le bon combustible. Il ne faut pas utiliser des appareils non destinés au chauffage. Il existe des détecteurs de monoxyde de carbone qui peuvent être intéressants ».
Il est conseillé d’aérer au moins 10 minutes par jour son logement, même s’il fait froid, pour améliorer la qualité de l’air intérieur. En cas de suspicion d’intoxication, il faut aérer son logement, arrêter l’appareil potentiellement en cause, évacuer les locaux et appeler les secours.
D'autres risques d'accidents de chauffage
Le commandant Stéphane Cubizolles, chef du groupement prévision opérations au SDIS (Service départemental d’Incendie et de secours) du Puy-de-Dôme, assiste à une recrudescence d’accidents liés au monoxyde de carbone : « On constate qu’il y a plus d’interventions sur l’hiver 2023-2024 que les années précédentes. Cela peut s’expliquer par la conjoncture, le fait qu’il y ait un contexte économique qui impacte le prix des énergies. Certaines personnes cherchent peut-être des alternatives pour se chauffer et des accidents peuvent se produire ». Il évoque d’autres risques d’accidents liés au chauffage : « Un chauffage inapproprié peut être une cause de départ d’incendie. De plus, un chauffage est quelque chose qui consomme instantanément des puissances importantes. Lorsque le réseau domestique n’est pas prévu pour accepter une telle puissance, il peut y avoir un échauffement des conducteurs et causer un incendie ». Enfin, faites aussi attention aux risques de fuite de gaz pour certains appareils de chauffage. Il est obligatoire d’entretenir sa chaudière à gaz tous les ans.