Eric Zemmour au Sommet de l'élevage : "Il faudrait apprendre à reconnaître les vaches, monsieur Zemmour !"

Ce mardi 1er octobre, Eric Zemmour était de passage au Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand. Le président de “Reconquête !” est venu montrer qu’il est à l’écoute des agriculteurs. Une venue qui ne fait pas l’unanimité auprès des visiteurs.

“Tu crois qu’il sait conduire une ensileuse, Eric Zemmour ?”, lâche, amusé un visiteur du Sommet de l’élevage de Clermont-Ferrand, en voyant le président de “Reconquête !” au volant de l’engin. Ce mardi 1er octobre, Eric Zemmour est dans les travées de l’événement agricole. Le chef de parti est selon son expression “venu prendre le pouls du monde agricole”. Sa venue est assez remarquée, tant il enchaîne les selfies, notamment auprès des plus jeunes. Mais les demandeurs de photos ne sont pas forcément des partisans d’Eric Zemmour. Axel, 19 ans, explique : “J’ai fait un selfie, juste par opportunisme. C’est juste comme ça”. Un peu plus loin, Baptiste, 20 ans, ajoute : “Ce selfie c’était simplement pour compléter ma collection. Rien de plus”.

"Ces séances me font plaisir"

La meute de journalistes qui le suit au Salon de l’agriculture de Paris a laissé place à quelques curieux. Eric Zemmour, toujours partant pour une photo, se félicite : “Je n’ai pas attendu d’être candidat pour faire des selfies ni pour qu’il y ait des gens qui m’aiment. Ces séances me font plaisir. On prend des selfies, on discute, on rigole : c’est la chaleur humaine. Il y a le sérieux et la proximité. Il y a beaucoup de gens qui viennent me voir, dont des jeunes, et certains me disent qu’ils m’aiment : cela fait plaisir”. Son passage auprès des éleveurs de vaches est plutôt rapide. Peu expert en race de vaches, il demande “Et ça, c’est quoi comme vache ?”, à un membre de sa délégation, face à une vache à la robe acajou et aux cornes en forme de lyre. “Une salers !”; lui répond-on. Un éleveur voisin lui lance : “Il faudrait apprendre à reconnaître les vaches, monsieur Zemmour ! “. L'égérie du Sommet, dont on peut voir les affiches partout, est une vache salers.

"Je ne partage pas ses idées mais il a le droit de venir"

Le chef de parti défile dans les allées. Annie, retraitée, félicite l’homme politique de sa venue : “J’aime sa personne et ses idées. Je l’appréciais déjà en tant que journaliste”. Même son de cloche avec un autre partisan. Vincent, 78 ans, n’a pas manqué de dire à Eric Zemmour tout le bien qu’il pensait de lui : “Je le suivais avant qu’il fasse de la politique. Il défend la France et les agriculteurs. C’est un bon signe qu’il soit présent au Sommet de l’élevage”. Mais Eric Zemmour, costume bleu impeccable, ne fait pas l’unanimité. Un homme l’interpelle et lui glisse un message : “Je lui ai dit qu’il avait plus sa place à la télévision qu’en politique. Je n’ai aucun problème avec lui”. Isabelle, qui travaille dans un lycée agricole, s’amuse de voir le président de “Reconquête!” : “Je ne partage pas ses idées mais il a le droit de venir. Il y a toujours eu des hommes politiques au Sommet de l’élevage. Cela veut dire que les agriculteurs sont aussi des électeurs”.

"L'élevage est en danger"

“Les hommes politiques se montrent ici. Ils sont en opération séduction. Je ne suis pas du genre à faire un selfie avec Eric Zemmour comme certains” confie Gérard, 62 ans. Pierre, éleveur de salers, peste contre la venue d’Eric Zemmour : “Il n’y connaît rien et il fait semblant de s’intéresser à nous. Il n’a même pas de représentant à l’Assemblée nationale pour défendre ses idées”. En effet, aux dernières élections législatives, après l’implosion liée aux européennes, son parti n’a recueilli que 0,6 % des suffrages. Un échec cuisant qui n’empêche pas le polémiste de faire campagne au Sommet de l’élevage. Il explique : “J’avais envie de venir. L’élevage est une activité fondamentale en France et elle est en danger. On sait très bien qu’il y a de moins en moins d’éleveurs, mais aussi de bovins et d’ovins. Je suis venu pour montrer mon intérêt, mon affection mais surtout pour prendre des informations et discuter avec les éleveurs. J’ai d’abord écouté qu’ils veulent être à égalité car nos producteurs français ont trop de charges sociales et nous n’avons pas les mêmes normes, au sein de l’Europe”. Pour le président de “Reconquête!”, l’agriculture française doit être en mesure de s’affranchir des contraintes imposées par Bruxelles et les écologistes. Eric Zemmour continue à déambuler dans les travées du Sommet de l’élevage. Il aura finalement passé plus de temps auprès des syndicats agricoles qu’auprès des éleveurs. Le bal des hommes politiques ne fait que commencer à Clermont-Ferrand. Le Premier ministre Michel Barnier est attendu ce vendredi 4 octobre.