Plusieurs comparutions immédiates en lien avec les violences des derniers jours doivent se tenir, promesse du ministre de la Justice. Mais ce lundi 3 juillet beaucoup d’audience en France n’ont pas eu lieu. En cause, un mouvement de grève des greffiers, très suivi aussi en Auvergne : 95% des greffiers du tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand étaient en grève.
Sans la présence des greffiers, aucune audience ne peut se tenir. Cette profession essentielle est aujourd’hui en crise. A Clermont-Ferrand comme un peu partout en France, un mouvement de grève était organisé ce lundi 3 juillet. Tous dénoncent le mépris dont ils font l’objet. La goutte d’eau : une modification de leur grille salariale qui entrainerait une perte d’ancienneté, selon Virginie Nardoux, greffière : « La nouvelle grille indiciaire qui nous est proposée nous offre une baisse d’échelon et un gain de 4,94 euros brut par mois. Voilà pourquoi on est oubliés. »
Un contexte "compliqué"
Au tribunal judicaire de Clermont-Ferrand, 95% des greffiers étaient en grève, de quoi largement perturber son fonctionnement. Même si aucune comparution immédiate en lien avec les violences de ces derniers jours n’était prévue, l’actualité était dans toutes les têtes, y compris celle de Marie Girardin, greffière au tribunal de proximité de Thiers : « Une partie du gouvernement rejette la faute sur nous et en appelle à notre responsabilité en nous faisant culpabiliser mais il faut savoir que notre mouvement a commencé bien avant l’affaire Nahel. Il se trouve que malheureusement on est dans un contexte compliqué. On est d’autant plus satisfaits que les magistrats nous soutiennent et appuient notre rôle primordial dans la justice. »
De nombreux soutiens
Les magistrats, leur directrice et de nombreuses personnes affichent leur soutien aux grévistes. En début de carrière, un greffier gagne environ 1 500 euros net, un salaire jugé insuffisant par l’Ordre des avocats également, selon Isabelle Dubois, bâtonnier de l'Ordre des avocats de Clermont-Ferrand : « Ce sont des gens extrêmement bien formés. L’école de greffe est accessible à bac+2 mais la plupart ont un bac+4 ou 5. En tant qu’avocats, ce sont nos interlocuteurs les plus fréquents dans une juridiction et ce sont eux qui attestent des décisions… Ils ont un soutien inconditionnel du barreau. » Ce mardi, le ministre de la Justice recevra de nouveau l’intersyndicale.
- Propos recueillis par Camille Da Silva, France 3 Auvergne