Le club équestre du Pouget, structure réputée en France et à l'international, et centre de préparation des JO de Paris 2024 est en crise. Une grève y était organisée ce 7 août pour dénoncer les méthodes contestées de management du bureau de l'association.
Voilà 18 ans qu'Ornella Antoniol travaille au centre équestre des Trois Fontaines, situé au Pouget, entre Montpellier et Pézenas. Alors quand elle a appris, à son retour d'arrêt maladie, qu'elle et son collègue Rafaël Mazoyer, employé depuis 22 ans dans la structure, risquaient un licenciement, elle a été sidérée.
"On a atteint un point de rupture", raconte-t-elle.
Ce mercredi 7 août, sept des douze salariés du centre équestre étaient en grève. Environ 70 personnes se sont jointes à la mobilisation : des étudiants du centre de formation, mais aussi des professionnels du secteur. Plus d'une centaine d'attestations sur l'honneur ont aussi été collectées pour appuyer les dires d'Ornella et Rafaël, et dénoncer le climat anxiogène.
La direction du domaine équestre a changé en octobre 2022. Depuis, Ornella raconte subir critiques, brimades, remise en question de ses compétences, ce qu'elle décrit comme du "harcèlement moral". Au point de devoir se faire arrêter par son médecin au mois de juillet. "C'était la première fois de ma vie, en 18 ans que, je ne mettais pas les pieds pendant un mois au centre équestre".
Un climat anxiogène
C'est à cette période-là qu'une réunion aurait été tenue, évoquant leur possible licenciement, mais aussi l'éventuelle annulation du concours complet international, qui a lieu tous les ans au Pouget. Ces propos, rapportés par les salariés présents à la réunion, sont vivement démentis par la direction.
Un climat anxiogène qui se ressent jusqu'au centre de formation. Adèle Burtin, élève au CFA des Trois Fontaines, raconte un climat tendu ces derniers mois. "Au CFA, on ressent que de la pression a été mise sur les salariés, qui sont nos formateurs. Ils restent très professionnels dans leurs cours, mais ce n'est plus la même ambiance".
Des "accusations infondées", selon la direction
"Toutes ces accusations sont infondées. Il n'a jamais été question d'annuler l'édition 2024, d'ailleurs j'ai travaillé avec les deux employés cadres la semaine dernière afin d'avancer dans l'organisation du concours international et que tout roule". Il assure aussi que les postes d'Ornella et Rafaël ne sont pas menacés.
Des affirmations insuffisantes pour recréer un lien de confiance. Nadia De Buck est cavalière internationale. Elle craint la suppression du concours complet international qui se tient tous les ans aux Trois Fontaines. "C'est le seul concours complet international dans le sud de la France. Si Ornella et Rafaël partaient, ce serait la fin de ce concours." .
Pour elle, seul un tel duo peut organiser un évènement de cette envergure. "On pratique une discipline peu représentée dans le sud de la France. La suppression de ce concours affecterait tous les cavaliers et entraîneurs de la filière" déplore-t-elle.
Après un échange avec la direction du centre équestre, les salariés ont décidé de ne pas reconduire leur grève.