Nouvelle journée de mobilisation dans la fonction publique mardi 22 mai. A Clermont-Ferrand, 2.000 personnes selon la police, 3.000 selon les syndicats, ont protesté contre la politique du gouvernement. Une mobilisation plus faible que le 22 mars, où elles étaient 4.000 selon la préfecture.
Neuf organisations syndicales appelaient à la grève mardi 22 mai. Une solidarité rare pour dénoncer la politique du gouvernement et défendre la fonction publique. Un appel commun contre "la mise à mal des missions publiques", "la dégradation des conditions de travail", et pour le pouvoir d’achat.
A Clermont-Ferrand, environ 2.500 personnes ont battu le pavé (2000 selon la police, 3.000 selon les syndicats). C’est moins que lors de la précédente journée de mobilisation le 22 mars, où la préfecture avait recensé 4.000 manifestants.
"C’est pas facile de mobiliser dans la période", observe Julien Pauliac, pour la CGT qui souhaite engager une convergence des luttes contre les réformes du gouvernement. "Le front, on essaie de le faire se construire. Sur les questions de la fonction publique, il y a une unité large, ce n’est pas le cas sur tous les sujets", admet le secrétaire général de l’UD CGT dans le Puy-de-Dôme, avant de poursuivre : « toujours est-il qu'il y a un certain mécontentement dans la population, parmi les salariés des hôpitaux, des prisons, dans le privé aussi comme chez Air France, mais les camarades de Volvic et des métallos sont dans la rue aujourd’hui. Ca ne s'essouffle pas ».
"Une dégradation générale"
Parmi les manifestants, des enseignants, des personnels hospitaliers, ou encore des sapeurs-pompiers du Puy-de-Dôme qui relèvent de la fonction publique territoriale, et en grève depuis 3 semaines.
« Tous les citoyens sont concernés. Cette manifestation, elle n’est pas que pour nous. Ce qu’on veut c'est que tout le monde soit égal au niveau des secours, dans tous les secteurs du département », assure Stéphane Bérard, président du SNSP-PIS 63.
« Il y a une dégradation générale. Cela fait quelques années chez nous qu’on l’a remarqué, et au niveau des services publics, il n’y a qu’à regarder ce qu’il se passe à l’hôpital, chez nos collègues policiers, ils sont de moins en moins nombreux", estime-t-il.
Conditions de travail, mais aussi rémunération et emploi… Voilà les principales revendications émises dans le cortège, alors que l’exécutif envisage la suppression de 120.000 postes au cours du quinquennat. Il a également reporté d’un an le plan de revalorisation des carrières des fonctionnaires conclu sous le précédent gouvernement et maintenu le gel du point d’indice qui sert au calcul des salaires.
"Etre vu comme des richesses"
« Il y a clairement une frustration des collègues sur le pouvoir d’achat, il y a très clairement des fonctionnaires qui ne se sentent pas reconnus. Donc au-delà de nos divergences, toutes les organisations sont là aujourd’hui pour dire à Macron que les fonctionnaires ne peuvent pas tout endurer (...) Nos collègues nous disent : « le gel du point d’indice ça suffit ! », relate Marc Meissonnier pour la CFDT. Avant d'enchaîner sur la question des effectifs : "on a des annonces et des collègues qui sont très inquiets, certains d’entre eux craquent, on a du burn-out au travail, aussi bien dans la fonction publique que dans les entreprises. On aimerait être vu davantage comme des richesses et pas simplement comme des coûts", conclut-il.