Grève du 9 octobre : à Clermont-Ferrand plus de 2 000 personnes manifestent pour les services publics

Entre 2 000 et 3 000 personnes ont manifesté ce mardi 9 octobre, dans les rues de Clermont-Ferrand, à l'appel de plusieurs syndicats, pour la défense des services publics, et contre la loi Pacte du gouvernement, et le projet du Cap22 (Comité d'action publique 2022).

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Dans les rues de Clermont-Ferrand, les manifestants ont défilé sous les bannières de la CGT, la FSU, FO, Solidaires, l'Unef et l'UNL.


Ils dénoncent la loi Pacte du gouvernement (Plan d'Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), qui devrait renforcer le pouvoir des actionnaires, l'individualisation des salariés, et un "détricotage" des conventions collectives et accords d'entreprises selon l'intersyndicale.


Le projet du Cap22 (Comité d'Action Publique 2022) signifie selon les syndicats:

  • 70 000 suppressions de postes dans la Fonction publique Territoriale
  • 50 000  suppressions de postes dans la Fonction publique d'Etat, dont 4 500 en 2019
  • 1 600 suppressions de postes à la Jeunesse et Sport


La formation

Dans le cortège, les salariés de l'Afpa, premier organisme de formation en France, une association dépendant du Ministère du Travail au départ, devenue aujourd'hui une agence séparée en 2 filiales. Depuis 2007, l'organisme est passé de 12 000 salariés, à 7 500 aujourd'hui. "On coûte trop cher, car notre qualité de travail est trop grande, au moment où la formation a été ouverte à la concurrence", précise Hamdi Habita-Messade, secrétaire régional de la CGT Afpa. 

Le 18 octobre, un nouveau plan d'économies doit être présenté lors d'un CCE extraordinaire: les syndicats craignent près de 1 000 nouvelles suppressions de postes, et des fermetures de centres. "Avec des millions de chômeurs dans le pays, on n'est pas capable d'investir dans la formation, alors qu'on a une utilité sociale énorme" se désole le représentant de la CGT. 

 

La recherche


Des salariés de l'INRA étaient également présents, pour dénoncer d'une part le non-remplacement des départs à la retraite, et d'autre part la fusion de leur institut, le 1er janvier 2020, avec deux autres organismes scientifiques, l'IRSTA (Institut National de Recherche en Sciences et Technologie pour l'Environnement et l'Agriculture) et la Cirad (Coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales).  

Environ 1 300 personnes travaillent pour l'Inra sur la région Auvergne Rhône-Alpes, avec 32 implantations. Ces chiffres pourraient bien diminuer à l'avenir, selon les syndicats: "les chercheurs passent leur temps à chercher des budgets" affirme Frédéric Serre, déléguée CGT Inra. Et d'ajouter: "les CDD sont en hausse constante. On est au bord de la faillite. On peut à peine payer les salaires. Le contexte est désolant!"
 

Les inspecteurs du travail


La Direccte regroupe les Inspecteurs du travail dans les régions, et l'aide de l'Etat aux entreprises. Dans cette dernière branche, 70% des postes ont été supprimés, soit près de 350 personnes. En Auvergne-Rhône-Alpes, 70 personnes sont concernées. Aujourd'hui à Clermont-Ferrand, cette branche de l'aide aux entreprises n'existe plus.

Aujourd'hui les syndicats craignent de nouvelles baisses budgétaires parmi les inspecteurs du travail, et la répression des fraudes. "Nous ne sommes pas contre les réformes, mais là, ce n'est que le début. D'autres services vont être supprimés. C'est la proximité de notre service qui s'éloigne. Nous ne pouvons plus répondre à la demande sociale" affirme un collectif syndical.
 
 

Les syndicats espèrent d'autres mobilisations, pour peser sur les négociations ou réformes sociales en préparation, comme celles des retraites ou de l'assurance chômage. Mais aucune date précise n'a été évoquée pour l'instant.

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