Deux jours après les faits, on en sait un peu plus sur le jeune homme, suspecté d’avoir tiré sur sa compagne de 20 ans près de Clermont-Ferrand, mardi 24 janvier. L’individu plaide le coup de feu accidentel. Une demande de détention provisoire a été émise.
Le jeune homme suspecté d’homicide conjugal sur sa compagne de 20 ans près de Clermont-Ferrand a été entendu, après son interpellation, mardi 24 janvier. La procureure de la République de Clermont-Ferrand Dominique Puechmaille est revenue sur cette affaire lors d’une conférence de presse jeudi 26 janvier. Selon elle, les premiers éléments de l’enquête indiquent que le coup de feu aurait été tiré dans la soirée, vers 21h15. S’en est suivie une interpellation très rapide du mis en cause au pied de son immeuble. Il sortait visiblement de l’appartement qu’il partageait avec sa compagne à Lempdes et était muni d’un fusil de chasse. La jeune femme a été retrouvée par les forces de l’ordre, décédée, avec une décharge de chevrotine dans la tête. Selon la procureure, le jeune couple était installé dans cet appartement depuis le mois de novembre. Le mis en cause et la victime étaient âgés de 20 ans et se sont connus au lycée. Elle était étudiante en faculté de droit et lui travaillait en tant que vendeur.
Pas de précédents de violences conjugales connus
Dominique Puechmaille poursuit le récit du drame : les premiers éléments de l’enquête ont permis de retrouver et interpeller le suspect quelques minutes à peine après le coup de feu. Les enquêteurs ont pu vérifier sa téléphonie. Le jeune homme a contacté 3 personnes après le tir, qui se sont rendues à l’appartement du couple. Elles ont été entendues mais, selon la procureure, « ce sont des témoins et pas des complices ou des co-auteurs ». Elle précise qu’il s’agissait d’un couple « qui n’était pas connu des associations d’aide aux victimes de violence conjugale, ni de la police, ni de la gendarmerie ». Le parquet n’a retrouvé aucune trace de signalement ni de procédure en ce sens. L’enquête de voisinage a seulement mis en évidence quelques disputes entendues par les voisins.
Un coup accidentel selon le suspect
Le jeune homme en garde à vue reconnait la manipulation de l’arme de chasse, chargée de deux cartouches dont une percutée. Selon Arnaud Bavois, commissaire général de la Direction Départementale de la Police Nationale (DDPN), le mis en cause aurait indiqué aux enquêteurs que le coup était parti tout seul, lors de son audition. « Il est assez flou sur les circonstances des faits », précise le commissaire. Il aurait affirmé que le drame se serait produit alors qu’il changeait l’arme de place dans l’appartement.
Les investigations se poursuivent
Les analyses toxicologiques n’ont pas révélé la présence d’alcool, en revanche le suspect était positif au THC. Des expertises sont menées pour connaître le taux exact. Une information judiciaire est ouverte pour homicide volontaire aggravé, en raison de la nature de la relation de la victime et du suspect, mais aussi pour détention d’arme de catégorie C non déclarée. Arnaud Bavois explique qu’il est très important de « déterminer les circonstances du drame et apporter des réponses à la famille d’une jeune fille sans histoire dont la vie s’est brutalement arrêtée mardi soir », une jeune femme décrite comme « très sympathique et gentille » selon le commissaire. Les investigations se poursuivent, concernant les éléments de personnalité, les fréquentations du couple… L’expertise balistique devrait permettre de confirmer ou infirmer les dires de l’intéressé. La procureure signale une réquisition de placement en détention provisoire du mis en cause. Cette affaire mobilise une quinzaine d’enquêteurs de la sûreté départementale. L’homme encourt jusqu’à 30 ans de réclusion.