Il alimente l'Auvergne en électricité, ces 5 choses que vous ignorez sûrement sur le barrage des Fades

Niché entre deux rives de la Sioule, le barrage des Fades alimente en électricité une partie du Puy-de-Dôme. Mais savez-vous ce qui se cache derrière ce géant de béton ? On vous livre cinq anecdotes surprenantes sur l'un des plus importants aménagements hydroélectriques d'Auvergne.

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Vous êtes vous déjà demandé d'où venait l'électricité des prises de votre maison ? Si vous habitez dans les Combrailles, il se peut qu'elle ait été produite grâce au barrage des Fades. Niché entre les gorges de la Sioule depuis 1968, l'aménagement hydroélectrique est le plus important du Puy-de-Dôme. Rarement ouvert au public, sauf aux scolaires à l'occasion de la Fête de la Science qui dure jusqu'au 14 octobre, le fonctionnement de l'édifice reste méconnu. Voici quelques infos que vous ignorez probablement à son sujet. 

L'équivalent de 30 000 piscines olympiques

En chiffres, la retenue du barrage représente un peu moins de 70 millions de m3 d'eau, soit l'équivalent de 30 000 piscines olympiques. Après le barrage de Naussac en Lozère et ses 180 millions de m3 et celui de Villerest (110 millions de m3), près de Roanne dans la Loire, le barrage des Fades est le troisième plus grand barrage du bassin-versant de la Loire. 

Le barrage des Fades est une très grande retenue d'eau pour l'Auvergne. À titre de comparaison, le lac de Serre-Ponçon dans les Alpes représente 1 milliard de mètres cubes.

Simon Zagorsky

Responsable du groupement d'usines EDF dans le Puy-de-Dôme et l'Allier

Ce volume d'eau permet de garantir un volume d'étiage minimum en toute saison dans la rivière. De quoi permettre des activités nautiques comme le canoë ou la pêche aux truites et saumons. La baignade est aussi possible, sur les plages aménagées du Lac des Fades ou dans la rivière, entre le barrage des Fades et Saint-Pourçain-sur-Sioule, mais celle-ci est très encadrée. Le débit de la rivière peut être modifié par l'activité du barrage hydroélectrique et, s'il est trop important, rendre la baignade dangereuse. 

Son électricité est consommée (très) localement

Les électrons fabriqués par l'usine hydroélectrique des Fades sont consommés au plus proche. Près de 30 000 habitants des Combrailles en profitent sur les cantons de Manzat, Saint-Gervais-d'Auvergne, Pontaumur, Pontgibaud, Combronde et Menat. La production hydroélectrique de la trentaine de barrages en activité en Auvergne couvre 30 % de la consommation électrique de la région. 

Pas de galeries souterraines accessibles

Contrairement à certains barrages, celui des Fades ne dispose pas de galeries souterraines accessibles. Seulement une galerie permet de descendre jusqu'à la vanne de fond que Simon Zagorski appelle "le bouchon de la baignoire". Il explique : "Cette vanne va nous permettre de faire une vidange en cas de nécessité. Lorsque nous l'ouvrons, toute l'eau du barrage est évacuée pour retourner dans le lit naturel de la Sioule."

Il n'y a donc pas grand-chose à voir sous l'enrochement visible à la surface de l'eau. Une conduite souterraine de près de 2 km de long alimente l'usine hydroélectrique où se trouve la turbine. "Grâce à la force de l'eau, la turbine est mise en mouvement et va entraîner l'alternateur qui fabrique l'électricité. Elle est ensuite envoyée directement dans le réseau. On dit souvent que l'eau et l'électricité ont un point commun : elles aiment toutes les deux prendre le chemin le plus court", ajoute Simon Zagorski. 

Des plongeurs surveillent le barrage

Les barrages hydroélectriques sont des installations sous haute surveillance. Des techniciens réalisent quotidiennement des tournées de surveillance pour éviter tout risque de défaillance. "Le risque de rupture d'un barrage est très faible en France, tant les niveaux de contrôle sont élevés", assure Simon Zagorsky. Tous les 10 ans, les services EDF qui les exploitent doivent rendre à l'État une étude de danger. La prochaine est prévue pour 2026.

Avant, on vidangeait la retenue pour l'analyser sous toutes les coutures. On ne le fait plus pour des raisons écologiques, économiques, mais aussi mécaniques parce que pendant une vidange le barrage n'a plus la pression de l'eau pour laquelle il est habitué.

Simon Zagorsky

À la place de ces vidanges, dont la dernière remonte aux années 90, les inspections sont réalisées par des plongeurs spécialisés ou grâce à des drones subaquatiques. Ils veillent notamment à ce que la couche de béton soit en bon état ou que la vanne de fond ne soit pas obstruée. 

Un premier barrage caché sous les eaux

Peu de personnes le savent, le barrage des Fades que l'on connaît aujourd'hui est en réalité le deuxième. Un premier édifice, avec une usine accolée, a été mis en service en 1917. Il était plus petit que l'actuel et plus en amont sur la Sioule.

Une douzaine d'agents travaillaient sur l'exploitation dans les années 50. Lorsque le nouveau barrage a été construit en 1968, la première chute des Fades a été arasée. Une partie du barrage existe toujours, noyée sous les eaux du barrage actuel. Elle ne serait visible qu'en cas de vidange. 

Au début des années 1920, la proximité des mines de charbon à Saint-Éloy-les-Mines, l'axe ferroviaire Montluçon - Clermont et de la présence de l'industrie, notamment des aciéries des Ancizes, il y a un gros besoin en électricité sur le territoire.

Simon Zagorski

Le barrage des Fades n'est pas le premier barrage à avoir été construit sur la Sioule. Il y a d'abord eu celui de Queuille, à qui l'on doit le majestueux Méandre de Queuille souvent comparé à l'Amazonie par les touristes. Celui-ci a été lancé en 1905 pour alimenter Clermont-Ferrand et le casino de Royat en électricité. Puis celui de Chambonnet, finalement détruit à la mise en service de celui des Fades en 1968. Le troisième et dernier aménagement en date encore en activité sur la Sioule est celui de Montfermy qui a vu le jour en 1987. 

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