Il avait proféré des menaces à l’encontre de la maire de Ceyrat, près de Clermont-Ferrand, le 23 octobre. Cet habitant, qui avait vu son permis de construire refusé, a été condamné à 4 mois de prison ferme.
Un habitant de Ceyrat, près de Clermont-Ferrand, s’en est pris à la maire de sa commune Anne-Marie Picard suite au refus de permis de construire de sa maison. Il a été jugé à Clermont-Ferrand, lundi 4 décembre. Ce refus serait motivé par le fait que le terrain se situe en zone naturelle protégée. Face à ce refus, l’homme aurait appelé un adjoint de l’édile avant de proférer des menaces au téléphone, à l’encontre des deux élus. L’habitant était également accusé d’avoir menacé deux policiers municipaux qui patrouillaient près de son domicile. L’un des policiers a porté plainte, suivi par la maire et l’adjoint. L’homme avait déjà été condamné en 2020.
"C'est une catastrophe pour la démocratie"
Il a été reconnu coupable des faits reprochés et condamné à une peine de 4 mois d'emprisonnement. Il a également l’interdiction de se rendre à la mairie pendant un an. Le parquet avait requis 8 mois de prison ferme. Fréderic Franck, avocat de la maire, explique : « C’est d’actualité. Ce qui est récurrent, c’est la méfiance de certains vis-à-vis des maires, un non-respect de l‘autorité, un non-respect du droit finalement. Il y a des citoyens lambda qui, pris d’un désir de se faire justice eux-mêmes, n’hésitent pas à interpeller, menacer, violenter les maires en exercice. C’est une catastrophe pour la démocratie de notre pays ».
Plus de 2 000 plaintes d'élus en 2022
L’élue n’étant pas présente, Me Franck s’est chargé de transmettre son état d’esprit : « C’est quelqu’un de très posé qui sait apprécier les faits. Il y a eu les faits contre elle et son adjoint et ceux contre les policiers. Elle n’a pas à entendre ce genre de choses, elle n’a pas à l’accepter. Elle a la volonté de faire entendre la voix de la mairie de manière générale, dont les membres n’ont pas à subir ce type d’agression et ce type de propos. » La procureure a déclaré : « Lorsqu’on touche à un maire ou à un policier, on s’en prend à l’Etat lui-même ». Elle a également dénoncé plus de 2 000 plaintes concernant des actes de violence et des propos violents sur des élus en 2022.