"Il restait 4 000 euros sur les comptes de la ville" : pourquoi cette commune doit fermer des écoles publiques

Thiers, près de Clermont-Ferrand, dispose de 7 écoles publiques. La commune pourrait devoir réduire leur nombre, pour mieux rénover celles restantes. Une idée qui ne passe pas, pour des habitants de la ville.

Moins d'écoles, plus de rénovations : c'est l'idée du maire (Sans étiquette) de Thiers, dans le Puy-de-Dôme. Stéphane Rodier évoque un budget très serré pour la ville. Les fonds ne permettent pas d'entretenir toutes les écoles actuelles.

Aujourd'hui, Thiers compte 7 établissements publics, pour 12 000 habitants. En lieu et place, il compte fermer certaines de ces écoles, pour mieux procéder aux travaux sur un plus petit nombre de ces établissements.

Dans la commune, le projet inquiète beaucoup les parents d'élèves.

Fermeture progressive après travaux

Près de 9 millions d'euros issus des collectivités locales pour repenser, d'ici 3 ans, l'école George-Sand. À l'issue de cette période, l'établissement va devenir une "cité éducative". Un projet dont se réjouit déjà le maire de la commune. "On sort du cadre de l'école classique, et on va associer d'autres éléments, en particulier une crèche qui est en lien avec la communauté de communes Thiers Dore et Montagne, puis un équipement sportif, mais très vieillissant", se justifie Stéphane Rodier.

Pour le maire, ce rapprochement présente une double utilité : "L'idée, c'est d'avoir des espaces qui nous permettent des mutualisations, avec un espace qui va être utilisé par l'école pendant le temps scolaire, et par le reste de la population hors temps scolaire." Revers de la médaille pour les parents d'élèves, toutefois : après les travaux dans cette école, une autre devra fermer dans cette commune. Les élèves devront être regroupés dans les petites écoles situées dans les hameaux.

Les parents sont inquiets. "Si on enlève l'école ici, il y a des tas de gens que j'ai déjà rencontrés, qui ont annoncé 'Nous, on ne restera pas'. Deux personnes qui nous ont dit ça, et donc j'imagine d'autres aussi. C'est une catastrophe : c'est toute la vie du hameau, l'école", s'indigne Marcellin Gery, parent d'élève. Un tollé que partage aussi Roland Lannier, un autre père d'enfant scolarisé dans la commune : "Nous, on aimerait justement que la population soit consultée, pour qu'on décide et qu'on fasse ensemble un vrai projet pour George Sand, mais pas sur le sacrifice des petites écoles."

Un budget très serré

De son côté, la municipalité dit ne pas avoir le choix : garder toutes les écoles n'est pas envisageable. L'entretien et le chauffage de ces bâtiments en mauvais état sont un gouffre financier, selon la ville de Thiers. Cette réduction du nombre d'établissements doit permettre de dégager des moyens pour investir sur ce qui reste.

"Quand je suis arrivé aux responsabilités en juillet 2020, le trésorier m'a appelé un mois après pour me dire qu'il restait 4 000 euros sur les comptes de la ville. Dans la position où je suis, le courage n'est plus une option : c'est un peu la facilité que j'ai. Je suis obligé de faire des choix, et de permettre de montrer une sortie de l'ornière dans laquelle s'est glissée la ville, précisément parce que des choses ont été reportées d'année en année", argumente le maire, Stéphane Rodier.

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Ces regroupements d'écoles vont s'étaler sur des années. Le débat qui ne fait que commencer risque bien d'animer la prochaine campagne, lors des élections municipales.

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