Samedi 26 mars, deux groupes de marcheurs sont partis de Thiers dans le Puy-de-Dôme et Boën-sur-Lignon dans la Loire pour se retrouver le lendemain en début d’après-midi en gare de Noirétable. Ils revendiquent la réouverture de 48 kilomètres de ligne ferroviaire pour assurer une liaison directe et régulière entre Clermont-Ferrand et Saint-Etienne.
Les premiers rendez-vous de la Grande Marche du Train ont eu lieu à 11 heures samedi 26 mars dans les gares de Clermont-Ferrand et Saint-Etienne, premières étapes revendicatives d’un programme qui se déroule sur tout un week-end. En partant de 2 des capitales régionales en Auvergne-Rhône-Alpes, les initiateurs voulaient montrer l’enjeu de cette ligne SNCF qui traverse le massif du Forez. Selon eux, un million d’habitants de ces territoires pourraient retrouver les services d’une liaison ferroviaire pour leurs déplacements ou pour du fret si les investissements étaient lancés.
A la manœuvre un collectif de 6 associations dont "le train 634269", numéro fictif qui reprend ceux des départements reliés par cette ligne qui aurait vocation à rejoindre Lyon à l’est de son parcours. Toutes insistent sur le côté environnemental de leur démarche, inscrivant le recours au train pour les trajets du quotidien dans une volonté de transition sociale et écologique favorable à la lutte contre le dérèglement climatique.
Et c’est de Thiers et de Boën, de part et d’autre des 48 kilomètres manquants que la marche a véritablement commencé en direction de Noirétable, point de convergence qui devrait être rallié dimanche vers 14 heures. « Aujourd’hui c’est un moment festif où l’on fait 12 rassemblements dans 12 gares différentes sur la ligne Clermont - Saint Etienne car entre Thiers et Boën on est obligé de prendre le car » explique Karine Legrand, co-présidente de l’association "le train 634269". « On défend le fait que la région réinvestisse dans ce tiers restant où il manque 48 kilomètres. Là actuellement la situation est très difficile pour les habitants du Livradois-Forez, automatiquement c’est le car ou la voiture pour l’essentiel, ou c’est le système D, le covoiturage. C’est compliqué au point que des personnes renoncent à trouver du travail dans des endroits car les frais d’essence ne permettent pas d’aller travailler ».
Sur cette voie, la vitesse de circulation des trains a été progressivement abaissée en raison de sa dégradation. Les quelques opérations symboliques de débroussaillage menées les années précédentes n’ont pas apporté de solution. Pour ces marcheurs, c’est même le symbole de la disparition progressive des services publics en zone rurale comme l’explique Marc Gouttebroze membre de l’association Nous, Voyageurs ! Cévennes Auvergne : « Ce qu’on voit c’est le délitement des lignes, l’effacement des petites lignes progressivement comme Clermont-Ussel-Brive, comme Thiers-Boën et on se dit que la SNCF n’a pas fait son boulot, que l’Etat n’a pas financé ou que les politiques ne se sont pas entendus pour financer les réfections et la rénovation ».
Une étude qui avance
Le 23 février 2021, le conseil régional avait voté le financement d’une étude pour un montant de 300.000 euros. Pour Frédéric Aguilera, vice-président délégué aux transports de la région Auvergne-Rhône-Alpes, « La réunion qui s’est tenue lundi dernier (21 mars, NDLR) en présence des élus des territoires et des associations qui participent à cette manifestation concrétise les engagements pris l’an dernier par Laurent Wauquiez et la Région. L’étude que nous nous sommes engagés à financer est lancée, son contenu et le calendrier ont été approuvés à l’unanimité lundi et nous devrions avoir les conclusions en fin d’année, voir début 2023. Il sera temps alors de voir comment on sollicite l’Etat qui a la responsabilité des infrastructures et des voies, la Région ayant celle des circulations de trains ».
La ligne entre Thiers et Boën avait été inaugurée en 1877 et suspendue en 2016. Les travaux pour relancer la circulation des trains sont estimés à près de 50 millions d’euros.