Incendies au Canada : soleil voilé et ciel laiteux en Auvergne-Rhône-Alpes, ce qu'il faut savoir

Ce mardi 27 juin, en Auvergne-Rhône-Alpes, le ciel est laiteux. Cela est dû à des particules fines, issues des incendies au Canada, qui ont traversé l’Atlantique. On vous explique ce phénomène.

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Vous l’avez sans doute remarqué en levant les yeux au ciel ce mardi 27 juin, le ciel est laiteux. Le soleil est légèrement voilé en Auvergne-Rhône-Alpes. Cet internaute en a aussi été témoin.Il écrit : "En Auvergne, aspect du ciel un peu inhabituel ce mardi trahissant la présence de fumée dans l'atmosphère; soleil voilé". 

 
D’après Météo France, ce phénomène serait lié à des particules en provenance des incendies au Canada. "Actuellement, les trois quarts du pays" sont concernés, a indiqué à Franceinfo, Joris Vallon, prévisionniste à Météo France.

Un prévisionniste de Météo France à Clermont-Ferrand explique : « Il y a d’une part des nuages moyens et élevés. A cela s’ajoutent deux phénomènes. Il y a d’une part les fumées du Canada qui sont arrivées en France à des niveaux assez élevés. D’autre part, il y a aussi des poussières qui viennent du Portugal qui sont des particules originaires du Sahara ». Le prévisionniste poursuit : « Les particules de fumées du Canada sont suivies par des modèles. On peut voir leur trajectoire et on peut voir qu’elles arrivent jusqu’à nous ».

Un phénomène qui va durer

En effet, Météo France utilise des modèles de chimie transport pour simuler l’émission et le transport de ces particules. Le modèle MOCAGE permet de décrire l’évolution de la composition de l’atmosphère incluant notamment le suivi de particules issues des feux de forêt. Sur son site Internet, Météo France indique : « MOCAGE simule le transport au-dessus de l’Atlantique des particules fines émises par les incendies du Canada. Elles abordent  la France dès aujourd’hui et devraient concerner le territoire jusqu’à ce que la perturbation qui passera jeudi provoque un lessivage de l’atmosphère grâce aux nuages et à la pluie. Le modèle global du service Européen Copernicus Atmosphère (CAMS*) confirme également ce transport de particules ayant pour origine les feux canadiens. Néanmoins, beaucoup d’incertitudes subsistent en termes de concentration, d’altitude exacte de vol des particules mais aussi de leur capacité à modifier la couleur du ciel ».

Voici les modèles su service Européen Copernicus Atmosphère qui suivent le panache de fumées du Canada.

"Nos prévisions", établies à partir d'observations par satellite, "montrent des valeurs élevées de concentrations d'aérosols (...) à travers l'Atlantique, mais principalement à des altitudes très élevées et il est peu probable que cela ait un impact sur la qualité de l'air en Europe" a précisé à l’AFP Mark Parrington, scientifique au Service de surveillance de l'atmosphère de Copernicus.

La concentration de particules qui se sont accumulées à New York à cause de la proximité entre le Canada et les USA n’a rien à voir avec ce qui nous touche à plus de 5 000 km de distance. Selon le prévisionniste de Météo France, le ciel pourrait être laiteux encore plusieurs jours : « Le phénomène va durer plusieurs jours. A partir de vendredi, il va y avoir un système pluvio-orageux qui va passer. Les particules vont se déplacer. Jusqu’à jeudi soir, le ciel sera chargé en particules et aura un aspect laiteux ».

La qualité de l'air sous surveillance

Les 90 stations de mesure d’ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire de la qualité de l’air, n’ont pour l’heure encore rien mesuré. Les particules ne retombent pas encore au niveau du sol. Les cendres restent dans des masses d’air dont l’altitude est relativement haute. Stéphane Socquet, directeur de production ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, souligne : « Pour l’instant, il n’y a rien d’observable par ATMO. Le fait que le ciel soit laiteux indique que le panache de fumées du Canada circule au-dessus de l’Europe et une partie de la France. Mais pour le moment, il n’y a rien d’observable au niveau du sol. C’est le cas sur toute notre région. Cela se passe plus en altitude. On a des images satellitaires qui le montrent. En termes de concentration cela reste assez modéré. Même si cela retombait au niveau du sol, on pense que cela ne serait pas une grosse élévation. Cela reste à démontrer ».

Une situation qui pourrait évoluer

Le directeur de production détaille la composition du panache de fumées en provenance du Canada : « En hauteur, il y a des particules de cendres. Il faut imaginer ce qui peut être émis par un chauffage au bois. Ce sont des particules carbonées classiques. On n’a pas de spécificité en termes d’impact sanitaire. Ce sont des particules de combustion de bois. Ces particules, si elles retombaient, ne sont pas plus dangereuses qu’un chauffage au bois en hiver dans des quartiers résidentiels ». Stéphane Socquet conclut : « On continue à suivre la situation dans les prochains jour car les incendies du Canada ne sont pas arrêtés. Si on n’observe rien pour l’instant, cela ne veut pas dire que dans les prochains jours ou les prochaines semaines on n’aurait pas quelque chose de détectable. C’est visible sur les images satellitaires mais cela ne se voit pas en termes de concentration que l’on respire ».  Tout le réseau ATMO, dont Auvergne-Rhône-Alpes, est mobilisé pour suivre l'évolution de la situation. 

Les scientifiques d’ATMO restent donc très vigilants afin de mesurer les conséquences éventuelles sur la qualité de l’air.

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