Après un test de sélection, Marjorie Veyssière, la licenciée de Clermont Auvergne Athlétisme, a été prise dans le collectif qui représentera les relais français lors des mondiaux de la discipline, les 4 et 5 mai prochains, aux Bahamas. Une nouvelle étape de franchie pour la Cantalienne qui rêve des Jeux olympiques de Paris 2024.
"Derrière, ça pousse et devant, ça court vite !" Il y a un peu plus d'un an, Marjorie Veyssière, alors en bronze lors du 400 mètres des championnats de France Elite en salle, décrivait la difficile tâche pour rester dans le collectif du relais français, en vue de son rêve olympique. Début avril, la Cantalienne a franchi une nouvelle étape d'un chemin encore long.
En effet, la licenciée de Clermont Auvergne Athlétisme, présente dans le relais français depuis 2022, a validé sa place dans le collectif pour la prochaine grosse échéance, les mondiaux de relais de Nassau, aux Bahamas, les 4 et 5 mai prochains. Cette compétition est l'occasion pour les différents relais français de se qualifier pour les épreuves olympiques.
Un premier test de sélection sur le long chemin vers les Jeux
Pour faire partie de l'équipe, Marjorie explique être passée par un test de sélection qui a précédé l'annonce. Elles étaient huit à pouvoir prétendre aux quatre dernières places. Car certaines athlètes avaient déjà obtenu un statut "prioritaire", grâce à leurs précédentes performances. C'était le cas par exemple d'Amandine Brossier et d'Estelle Raffai. Lors de la finale du 400 mètres des championnats de France Elite en salle 2024, à la mi-février, elles ont fini respectivement première et deuxième, tout en passant la barre des 52 secondes et 50 centièmes. L'un des trois critères nécessaires pour être avantagée.
Marjorie détaille le test de pré-sélection. "Il fallait courir 250 mètres plus 150 mètres, avec 45 secondes de récup entre les deux." Les deux chronos ont été additionnés pour faire un classement des meilleures et attribuer les dernières places. "Quelques jours après, j'ai appris que je faisais partie du voyage."
Un test réussi après "un très gros mois de travail" en mars. Mais aussi un record personnel battu sur le 400 mètres en salle, en passant pour la première fois sous la barre des 53 secondes. "Je suis arrivée au test en forme. Je suis prête pour les échéances à venir. Je pense qu’on est sur une bonne préparation. Je suis sur un bon timing. Après, il faut faire attention à tout. C’est une préparation qui est assez riche et intense. Il faut donc rester vigilant et focus."
J’ai arrêté mon travail depuis septembre pour me consacrer à la préparation
Marjorie VeyssièreAthlète du relais 4X400 m
Jusqu'en 2023, Marjorie Veyssière partageait sa vie entre sa carrière d'athlète et son métier de professeure des écoles. Pour optimiser les chances de réaliser son rêve, l'Aurillacoise a fait un choix. "J’ai arrêté mon travail depuis septembre pour me consacrer à la préparation. C’est hyper important. C’est aussi une expérience incroyable à vivre, même si on ne sait pas ce qui va y avoir au bout."
Depuis, elle a remplacé la préparation des cours par un planning entièrement dédié à la performance sportive. Hors compétition, l'athlète s'entraîne "environ dix fois par semaine. Le nombre de séances diminuent lorsque nous rentrons en période de compétition. Je fais des soins kiné deux fois par semaine et je travaille également avec une préparatrice mentale."
Quand on parle de relais en athlétisme, on met en lumière les quatre personnes qui courent sur le tartan. Or, derrière, c'est un groupe qui s'entraîne pour pousser les titulaires à leur maximum. Depuis 2022, Marjorie a connu toutes les sélections et a couru deux fois en tant que titulaire : lors des séries championnats d'Europe 2022 et lors de la finale des championnats du monde en 2023.
Si on qualifie le relais, c’est le relais qui est qualifié et pas nous les coureuses
Marjorie VeyssièreAthlète du relais 4X400 m
Elle raconte qu'à Budapest, lors des mondiaux, "on était sept à partir, trois remplaçantes". Indispensable pour faire face aux blessures et aux changements de dernière minute, "en fonction de la position de la relayeuse".
Malgré la forte concurrence, Marjorie Veyssière a donc l'argument de l'expérience dans le groupe pour pouvoir prétendre à une place aux Jeux olympiques. Mais avant ça, il faut qualifier le relais. C'est là, toute la subtilité : "Si on qualifie le relais, c’est le relais qui est qualifié et pas nous les coureuses. Nous, on devra continuer à montrer notre état de forme pour se qualifier en tant que relayeuse pour les Jeux."
Une sélection qui sera basée sur l’ensemble de la saison, par rapport à "nos chronos en 400 mètres, nos courses en confrontation avec les filles qui pourraient prétendre à être dans le relais. Et puis la dernière étape, ce seront les championnats de France Elite, pour montrer l’état de forme le plus proche de l’échéance. Jusqu’à fin juin, on doit être au top".
Sur son site la Fédération française d'athlétisme, précise que la sélection "se fera sur la base de sept relayeurs hommes et sept relayeuses femmes si les trois relais (hommes, femmes et mixe) sont qualifiés plus un athlète remplaçant homme et femme". Si seuls les 4X400 mètres hommes et femmes sont qualifiés, il n'y aura alors que cinq athlètes au maximum, plus un remplaçant pour chaque relais.
Prochain objectif : obtenir une place de titulaire aux mondiaux
La prochaine étape pour Marjorie est donc d'obtenir une place de titulaire lors des mondiaux de relais, début mai. Soit dans le relais féminin, soit dans le relais mixte. "Ce sera déterminé à la fin du stage de préparation de Jacksonville (Floride), juste avant les mondiaux de relais." Les neuf prétendantes s'envoleront pour les États-Unis le 16 avril prochain. Quels que soient les résultats, les neuf femmes partiront aux Bahamas au sein du groupe de sélection.
Par ailleurs, les six meilleures, à l'issue du stage, seront assurées d'une place de titulaire dans l'un des deux relais.
Participer aux JO est l'objectif d'une vie d'athlète de haut niveau, d'autant plus à la maison. "Je pense que ça fait un petit moment que tout le monde y pense. Moi, j’arrive sur une bonne dynamique. Deux étés dans le collectif, avec la possibilité d’avoir mis mon travail de côté pour me consacrer à ça. Avec un peu d’expérience dans les jambes, j’ai l’impression d’être sur le bon timing. Et je vais essayer de saisir ma chance", résume Marjorie Veyssière.