Journée des droits des femmes : le tweet polémique de la police dans le Puy-de-Dôme

C’est un coup de projecteur dont la police nationale du Puy-de-Dôme se serait bien passé. Mardi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, sur son compte Twitter, elle a mis en avant des hommes « sans qui rien n’aurait été possible ». Le tweet a été depuis supprimé, mais il a réussi à enflammer la toile.

Un tollé. C’est ce qu’a provoqué un tweet de la police nationale du Puy-de-Dôme publié ce mardi 8 mars, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes. Au lieu des traditionnels hommages à Joséphine Baker, Simone Veil ou autre Marie Curie, la police puydômoise a voulu se montrer originale, sans prendre conscience des conséquences. Elle écrit : « Journée internationale du droit des femmes. Dédicace à tous ces hommes sans qui rien n’aurait été possible. Jules Ferry, enseignement laïc et obligatoire. Jean Jaurès, favorable au suffrage féminin. Adoption du droit de vote et d’éligibilité des femmes sous Charles de Gaulle… ».

Des réactions en chaîne

A peine publié, le tweet a fait polémique. Il a été largement commenté sur le réseau social. Ainsi, Laetitia Reboulleau, une journaliste féministe, écrit : « Dire que ce sont les hommes qui luttent pour les droits des femmes, c'est comme affirmer que ce sont les blancs qui ont mis fin à l'esclavage...».


Emilie Mazoyer, animatrice radio et télé va plus loin et écrit : « Quand c’est la journée internationale des droits des femmes mais qu’elles pourraient quand même dire merci ces c… ».

Un tweet supprimé

Le tweet de la police nationale du Puy-de-Dôme a été supprimé dans la matinée. Le service communication de la police nationale du Puy-de-Dôme se défend de toute maladresse : « On nous a demandé de supprimer le tweet. On a fait ce tweet pour la journée de la femme. Le message initial était pour rendre hommage aux droits de la femme. On voulait dire qu’il y a aussi eu des hommes qui ont combattu à côté des femmes pour obtenir les droits qu’elles ont aujourd’hui. C’est un rappel historique. L’idée était de susciter la curiosité des jeunes ».

"Cela me dépite" 

Ce tweet n’a pas manqué de faire réagir Karine Plassard, militante féministe à Clermont-Ferrand. Elle explique : « Quand j’ai lu ce tweet, j’étais un peu dépitée. On passe notre temps à dire que les femmes sont effacées de l’histoire. Aujourd’hui c’est une journée importante. Trouver le moyen de mettre en avant des hommes, qui quand bien même se seraient engagés dans la question de la lutte des femmes, cela me dépite. Il y a tellement de femmes qui se sont engagées sur ces sujets-là et c’est l’occasion de parler d’elles. Cela me dépite ». La cofondatrice d’ « Osez le féminisme ! » 63 ne mâche pas ses mots : « Je pense que c’est la petite musique de se dire que pour que les femmes obtiennent des droits, il faut que les hommes s’engagent, chose que je peux aussi entendre. On sait bien que les femmes ont obtenu des droits parce qu’elles se sont mobilisées massivement. On ne fait pas ça le 8 mars. C’est ultra maladroit de faire ça aujourd’hui. On ne fait pas un tweet sur des hommes le 8 mars. C’est désespérant de lire un tweet comme ça ».

"On dirait un tweet du Gorafi tellement c’est gros"

Marianne Maximi, conseillère municipale et métropolitaine de Clermont-Ferrand (LFI) n’est pas tendre non plus à l’égard de cette publication. Sur Twitter, elle écrit : « On dirait un tweet du Gorafi tellement c’est gros. Même le 8 mars, les femmes sont invisibilisées de leur Histoire ».


Valérie Thomas, députée (LREM) du Puy-de-Dôme, pense elle aussi qu’il s’agit d’un tweet mal venu en cette journée particulière : « C’est peut-être maladroit. Il aurait mieux valu célébrer les femmes qui ont fait avancer la cause des femmes. Mais cela vaut-il une polémique qui enfle ? Peut-être pas ». La députée poursuit : « En cette journée ce n’est pas très judicieux d’écrire cela. Il vaut mieux éviter toute polémique. C’est une maladresse. La police aurait pu souligner le fait que maintenant elle est mieux formée pour répondre aux violences faites aux femmes, qu’elle s’est emparée du sujet. Maintenant, les femmes qui viennent déposer plainte sont beaucoup mieux reçues dans les commissariats de France. Si ce tweet a été supprimé, c’est une bonne chose car ils se sont rendu compte de leur erreur. C’était vraiment une maladresse ». Malgré sa suppression, le tweet de la police nationale du Puy-de-Dôme a été repris et commenté.

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