Justes parmi les Nations : les archives du Puy-de-Dôme recueillent des témoignages

Intervenants: Maria Dopont / François Mosnier, agriculteur retraité (Ennezat) / Julien Bouchet, historien Université Blaise Pascal Clermont-Fd / Sabino Moustacchis, Président Centre Culturel Jules Isaac

Deux-cent Auvergnats ont été reconnus officiellement comme "Justes parmi les Nations". Ils sont certainement davantage à avoir sauvé des Juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale. Pour tenter de les identifier, une collecte de témoignages a été lancée par les Archives départementales du Puy-de-Dôme.

Ils sont venus pour leurs parents, ou leurs grands-parents, avec des photos, des lettres, et l'envie de témoigner.
Comme Maria qui vivait dans l'Allier avec sa famille, entre 1940 et 1945, à 1 kilomètre de la ligne de démarcation.
Lorsqu'elle apprend qu'une collecte de témoignages est lancée, Maria replonge dans son histoire. Elle est à l'époque une petite fille de 5 ans. Son père aide des réfugiés.

« Mon papa récupérait beaucoup de gens… il y avait des Juifs, des non Juifs, des Anglais, des Américains. Je ne peux pas vous dire aujourd’hui parce que moi c’était ma vie, c’était normal. C’est maintenant que je me rends compte de tout ce que mes parents ont fait » explique Maria Dopont.



Ne pas oublier, conserver des traces de ces actes de sauvetage : C'est le travail de l'historien clermontois Julien Bouchet. Ce jour-là, il enregistre le témoignage de François Mosnier. Ses grands-parents, agriculteurs dans le Puy-de-Dôme, ont aidé une famille de réfugiés de l'Est. Une protection qui leur a permis d'échapper aux patrouilles allemandes.

« Mes grands-parents ont fait ce qu’ils ont pu pour aider les gens qui étaient dans le besoin pendant la guerre de 39/45. Mais aussi un grand nombre de gens à Ennezat ont été solidaires des réfugiés » témoigne François Mosnier.

L'historien a déjà répertorié 200 Justes en Auvergne. 200 personnes, officiellement reconnus « Justes parmi les Nations », par le mémorial de la Shoah.

« Cette histoire des Justes parmi les Nations et plus largement cette histoire des sauvetages dans notre région : c’est tout simplement une histoire de réflexe humaniste de personnes qui, pour une, dix personnes, une nuit ou 4 ans, se sont levées contre un ordre qu’ils considéraient comme amoral » explique Julien Bouchet, historien à l'Université Blaise-Pascal de Clermont-Ferrand.

Des passeurs de mémoire


Face à la disparition des témoins directs, cette quête, à la recherche de nouveaux justes, est essentielle pour transmettre leur histoire aux jeunes générations.

 « Nos grands-parents ont connu des situations extrêmement difficiles avec la Shoah. Il y a eu plus de 6 millions de Juifs qui ont été massacrés dans les camps d’extermination nazis. Notre devoir est de faire en sorte que ceci soit bien connu pour éviter que ça ne se reproduise. C’est un devoir impérieux vis-à-vis des jeunes générations » insiste Sabino Moustacchis, président du centre culturel Jules Isaac.

Tous les témoignages, les documents écrits ou filmés vont enrichir les archives du Puy-de-Dôme qui disposent du fonds le plus important de la région concernant la seconde guerre mondiale. Des documents mis à la disposition du public, grâce aux à ces passeurs de mémoire.





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