C’est une anomalie qui est passée presque inaperçue. Sur le site du ministère de l’Intérieur, on peut encore lire que Michel Fanget, pourtant inéligible, est candidat aux législatives sur la 4ème circonscription du Puy-de-Dôme. Nous vous expliquons pourquoi.
Depuis lundi 23 mai, le ministère de l’Intérieur a rendu publique la liste des candidats aux élections législatives des 12 et 19 juin prochains. Pas moins de 6 293 candidats sont sur la ligne de départ du premier tour. Mais en y prêtant attention, une anomalie s’est glissée dans la liste. En effet, dans la 4ème circonscription du Puy-de-Dôme, on peut découvrir 10 candidatures et parmi elles, à la 9e place, celle de Michel Fanget, pour la liste Ensemble.
Le député MoDem sortant est pourtant sous le coup d’une peine d’inéligibilité de deux ans. Cependant, sur la liste fournie par la préfecture du Puy-de-Dôme, un espace vide est laissé à la 9e position, la place attribuée à Michel Fanget. Contactés, les services de la préfecture du Puy-de-Dôme confirment que la présence du député sortant sur la 4e circonscription du Puy-de-Dôme sur le site du ministère est une anomalie : « C’est un problème de mise à jour de liste. Cela sera corrigé rapidement. Dès demain ».
Un élu condamné
Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a confirmé, lundi 23 mai, la condamnation en appel de Michel Fanget. Il avait été condamné mercredi 18 mai à 2 000 euros d'amende et deux ans d'inéligibilité par la Cour d'appel de Riom pour "complicité d'escroquerie" au préjudice de l'Assurance maladie. Il est reproché au député, 72 ans, également médecin, d'avoir procuré des arrêts maladie à un proche en conflit avec les organismes sociaux. Ses avocats ont formé un pourvoi en cassation. "Le préfet était tenu de refuser d'enregistrer cette candidature", avait souligné le tribunal administratif dans un communiqué annonçant qu'il rejetait le recours de Michel Fanget. Dans sa décision, le tribunal avait rappelé que Michel Fanget avait été condamné à deux ans d'inéligibilité et que l'enregistrement de sa candidature est "interdit". La préfecture avait rejeté sa candidature vendredi 20 mai mais ses avocats, Me Mohamed Khanifar et Me Gilles-Jean Portejoie, avaient déposé un recours auprès du tribunal administratif. « C’est une attaque politico-judiciaire, manifestement. Dans cette affaire, je me sens tout à fait innocent », dénonce depuis Michel Fanget.