La direction départementale des territoires (DDT) du Puy-de-Dôme a annoncé, mardi 19 mars, qu'elle accordait une dérogation d'un mois aux agriculteurs qui souhaitaient tailler leurs haies. Une action normalement interdite du 15 mars au 15 août. Les associations de défense d'animaux contestent cette décision.
Les agriculteurs du Puy-de-Dôme ont reçu une bonne nouvelle ce mardi 19 mars. La direction départementale des territoires (DDT) leur a donné un mois supplémentaire pour couper leurs haies. Habituellement, cet entretien doit se faire pendant la période hivernale, il est interdit entre le 15 mars et le 15 août. La préfecture explique cette décision par la multiplication des épisodes pluvieux cet hiver qui a empêché l'accès des agriculteurs à leurs parcelles. Ils n'ont donc pas pu tailler leurs haies et leurs arbres dans les temps. "Ça a été difficile cet hiver, il y a eu beaucoup de vent et de précipitations pour l'entretien de nos clôtures. On n'a pas eu le temps de terminer tout ce qu'on devait faire avant le printemps. Un mois de plus, ça permet une certaine souplesse. C'est capital pour nous de le faire pour éviter l'embroussaillement des champs", confie Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA 63.
Un zonage bien défini
Les paysans, qui n'ont pas la possibilité d'attendre l'automne prochain, sont autorisés à le faire jusqu'au 16 avril, au lieu du 16 mars. Les exploitants du sud-ouest - zonage défini par la DDT - du département n'auront pas de démarches à réaliser. Cependant, le reste des agriculteurs doivent formuler une demande individuelle et justifier du caractère exceptionnel des conditions météorologiques qu'ils ont connues.
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"Ce décalage est possible sous réserve du respect de la réglementation environnementale liée aux espèces protégées", indique le communiqué de la préfecture. La date de fin de l’interdiction reste, elle, fixée au 15 août.
Les haies, essentielles à la biodiversité
Les associations de défense d'animaux, comme la ligue de protection des oiseaux (LPO), ne voient pas cette décision d'un bon œil.
On s'inquiète parce qu'on sait que la reproduction des oiseaux a commencé. Ce sont parfois même des espèces menacées comme la pie-grièche. Si on coupe des haies, on détruit leur nid, on fait fuir les parents et les petits meurent. On invite donc tous les citoyens, agriculteurs ou non, de ne pas couper les haies et les arbres.
Sabine BoursangeDirectrice territoriale de la LPO en Auvergne
Au-delà de la préservation des volatiles, les haies ont une grande utilité. Elles permettent de protéger les animaux, nourrir les insectes, faire de l'ombre, réduire l'impact du vent, ou même de mieux absorber l'eau et éviter les ruissellements. Mais Sabine Boursange relativise, "tous les agriculteurs n’auront pas besoin de le faire, heureusement, donc c'est quand même rassurant".
Sabine Tholoniat, présidente de la FNSEA du Puy-de-Dôme, précise que "toutes les haies ne vont pas être taillées". Pour elle, "il n'y a pas péril en la demeure pour les oiseaux. On est un département avec beaucoup de forêts, les oiseaux peuvent s'y réfugier". "On conserve notre biodiversité sur nos terrains, on ne détruit rien, on entretient nos champs pour permettre la continuité de notre écosystème", ajoute-t-elle.
