"Lorsqu’il y a des signes, on est un petit peu en bout de course" : une semaine de dépistage gratuit pour les maladies rénales

À l'occasion de la semaine nationale du rein, un dépistage et une prévention des maladies rénales sont proposés jusqu'à ce samedi 16 mars au CHU Gabriel Montpied, de Clermont-Ferrand. Ces maladies sont silencieuses. Pour les prendre en charge le plus tôt possible, la seule solution est le dépistage. Une analyse d'urine permet de détecter s'il y a des anomalies.

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Philippe Tinardon a appris sa maladie rénale de manière inopinée. Il y a plus de 30 ans, en revenant d’un déplacement professionnel, "j’ai pris un coup de froid. J’ai passé une échographie qui a révélé que j’avais une maladie rénale. Et à partir de là, j’étais suivi par un néphrologue jusqu’à mon arrivée en dialyse en 2014."

En 2017, il se fait greffer un nouvel organe. L'espoir né de voir terminer les longues dialyses. "Malheureusement, le greffon s’est éteint progressivement, a cessé de fonctionner progressivement. Il n’y a pas eu de rejet. Donc, j’ai dû retourner en dialyse. Et c’est probablement, dans mes 30 ans maladie, le moment le plus difficile que j’ai vécu.

Trois fois cinq heures par semaine, la machine prend la place de ses reins pour lui purifier son sang. S'il admet que "c'est une grosse contrainte", Philippe positive. "On a la chance, au niveau de la maladie rénale, qu’on découvre par hasard bien souvent, d’avoir des alternatifs. Pour d’autres maladies, il n’y a malheureusement pas ces alternatifs. Donc, je ne me plains pas."

Une maladie insidieuse

Françoise Chouzet

infirmière au service néphrologie du CHU de Clermont-Ferrand

Car les maladies rénales font partie de ces pathologies, uniquement détectables par des analyses d'urine ou de sang. "La maladie rénale, effectivement, plus on la prend tôt, mieux c’est. Parce que c’est une maladie insidieuse. Lorsqu’il y a des signes, malheureusement, on est un petit peu en bout de course. Lorsque c’est un peu trop tard, malheureusement, on est obligé d’envisager une dialyse ou la greffe rénale", explique Françoise Chouzet, infirmière au service néphrologie du CHU de Clermont-Ferrand.

D'où l'important de se faire dépister régulièrement. Après une analyse d'urine, 15 % des personnes testées sont orientées vers un médecin. Les personnes venues se faire tester ce jeudi 14 mars concèdent que "c’est le genre de dépistage qu’on ne fait pas forcément. Auquel, on ne pense pas forcément quand on va chez le médecin et qu’on fait un bilan global."

Des facteurs qui favorisent ces maladies

Le surpoids, le diabète ou l'hypertension sont des facteurs qui favorisent l'apparition de ces maladies. Le rein est un filtre du sang, il faut donc éviter de surcharger l'organisme en déchets, comme informe Sylvain Pedoux, diététicien nutritionniste. "On peut faire de la prévention sur la maladie rénale, en essayant d’avoir une alimentation la plus équilibrée possible. En réduisant les protéines, le sel et bien s’hydrater. Là, on prévient, on retarde l’apparition de la maladie si elle est déjà là.

Sur son site, France rein détaille qu'en France, "41 000 personnes sont porteuses d’un greffon rénal et 14 000 patients sont en attente d’une greffe de rein tandis que 51 000 patients dialysent. Un constat alarmant qui pourrait être amélioré par un dépistage précoce". Au total, ce sont six millions de personnes qui sont concernées et qui l'ignorent.

Propos recueillis par Lilia Khelfaoui / France 3 Auvergne

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