La lutte contre la COVID-19 a eu un impact sur la lutte contre le SIDA dans le monde, mais aussi en France. Une baisse de 10 % des dépistages a été enregistrée entre avril et septembre 2020 sur le territoire. Dans le Puy-de-Dôme, aussi, la diminution des dépistages a été constatée.
Alors que depuis vendredi 26 mars, la campagne annuelle du Sidaction a commencé sur toute la France, les associations tirent la sonnette d'alarme. Depuis un an que la crise sanitaire impacte le pays, la lutte contre le Sida passe au second plan. "Les dépistages ont été divisés par deux", affirme Christopher Depalle, membre de l'association AIDES à Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme.
"Pendant le premier confinement, on ne pouvait pas dépister et après, c'était compliqué de le faire en respectant les gestes barrières. Le nombre de dépistages a clairement diminué même si on n'a pas encore les chiffres".
650 000 tests en moins sur toute la France
En France, l'association Sidaction a compté 650 000 tests en moins entre avril et septembre 2020. Cela représente une baisse d'environ 10 % sur un an. La baisse du dépistage laisse craindre une recrudescence de l'épidémie et une hausse de la mortalité. L'ONU Sida estime qu'il pourrait y avoir entre 123 000 et 293 000 nouvelles infections supplémentaires en raison de la Covid-19 entre 2020 et 2022. Elle prévoit entre 69 000 et 148 000 décès supplémentaires liés au sida, sur cette même période.
"Toutes les personnes qui ne vont pas se faire dépister vont continuer à prendre des risques et à contaminer d'autres personnes. Lorsque quelqu'un est dépisté séropositif, il adapte sa conduite. Les personnes séropositives vont être prises en charge et avoir un traitement, et ce traitement permettra de ne plus transmettre le VIH", continue Christopher Depalle. "Depuis le début de la crise sanitaire, les gens sont moins intéressés pour être dépistés. Ce n'est pas la préoccupation du moment".
1/3 des personnes séropositives se fait à un stade tardif
Sur les quatre départements, il y a 5 à 10 ans, entre 60 et 70 personnes étaient dépistées séropositives en moyenne par an. Ces dernières années, le nombre est descendu à une cinquantaine. "Ce qui n'a pas évolué, c'est sur le nombre de personnes dépistées séropositives, 1/3 des découvertes se fait à un stade tardif", évoque Christopher Depalle, de l'association Aides.
Depuis le début de la crise sanitaire, l'association Aides a maintenu l'accès aux moyens de prévention comme les préservatifs, et continue d'informer sur les réseaux sociaux, et les applications de rencontre.
Du 26 au 28 mars, c'est le Sidaction. Les dons peuvent être réalisés par téléphone (110, appel gratuit) ou sur le site internet de l'association.