Au lendemain de la mobilisation de la jeunesse lors de la grève mondiale pour le climat, plusieurs centaines de manifestants ont défilé à Clermont-Ferrand. Certains avaient enduit leur corps de terre, pour le symbole.
« Hêtre ou avoir ? » L’interrogation écrite sur une pancarte interpelle les curieux. Et la formule, qui en revisite d’autres, appelle à la réflexion. Samedi 21/09, les marcheurs pour le climat ont à nouveau agité leur banderole comme autant de messages d’alerte dans les rues de Clermont-Ferrand. Ils étaient plusieurs centaines, partis de la place Delille pour rejoindre la préfecture et la place de Jaude. Un cortège constitué de gilets jaunes, de membres d’associations et de syndicats ou encore de simples citoyens, venus rappeler l’urgence climatique. Certains s’étaient enduits le corps de terre. Tout un symbole.« L’idée, c’est d’affirmer ici en centre-ville que nous ne sommes pas que des citoyens connectés. Nous sommes aussi des terriens liés avec toutes les formes du vivant qu’il peut y avoir sur la terre. Les solutions, il va falloir les trouver ensemble, elles sont entre les 2, il faut réajuster un peu le curseur », explique un militant de Greenpeace.
200 kilos de terre pour la Terre
« On a préparé 200 kilos, c’est de la glaise qui vient de Billom. Le principe, c’est d’inviter les gens à se couvrir entièrement ou à recouvrir un bras, une jambe, les oreilles, le visage pour porter sur nous la Terre qu’on veut défendre. Tout en étant solidaires de tous ces peuples qui souffrent beaucoup, notamment en Amazonie où ça a été catastrophique pendant tout l’été, avec des nouvelles affolantes sur la forêt », poursuit-il.Au milieu des slogans environnementaux qui pourfendent l’inertie des gouvernants, d’autres évoquent les services publics, les acquis sociaux et le pouvoir d’achat. Les gilets jaunes n’entendent pas dissocier climat et justice sociale, arguant pour une convergence des luttes : « ça, c’est une constante dans les gilets jaunes - peut-être qui n’est pas bien perçue - mais il y a une profonde conviction que les mesures qui doivent être mises en œuvre pour le climat doivent être nécessairement accompagnées par des mesures sociales », estime Alain Bidet, membre des Gilets Jaunes 63.
Mouvement climatique et mouvement social
« C’est un des instants de rentrée des gilets jaunes, on va se compter. En tous cas, nous sommes toujours un certain nombre à être fermement déterminés pour que ce que l’on a revendiqué depuis le 17 novembre - qui a évolué bien évidemment, mais - pour plus de justice fiscale, de justice sociale soit enfin mis en œuvre », assure-t-il.En chemin, les manifestants ont marqué un arrêt bruyant devant la permanence de la députée LREM Valérie Thomas. Ils ont collé sur le rideau de fer une liste de mots parmi lesquels « glyphosate », « CETA » ou encore « privatisation de la FDJ », comme autant de griefs adressés à l’élue parlementaire et à la majorité gouvernementale.