Barbara Sonnery-Cottet n’est pas une esthéticienne comme les autres. Elle affiche le col bleu blanc rouge d'un des meilleurs ouvriers de France dans le domaine de l’esthétique et l’art du maquillage. Une distinction qui récompense son travail, et qui l’inspire pour de nouveaux projets dédiés à l’Auvergne.
La passion et la transmission. Ces deux mots pourraient définir simplement Barbara Sonnery-Cottet, on pourrait même s’arrêter là, mais ce serait insuffisant pour la décrire. Derrière son large sourire et ses lunettes, Barbara cache un amour pour son métier, pour l’Auvergne, et une féroce envie de le transmettre à qui veut bien prendre le temps de l’écouter. C’est ce que j’ai fait, et avec sa baguette magique, elle m’a transporté dans son univers.
C’est un métier où on apprend énormément de choses, on fait plein de choses, on apporte un réconfort, une confiance
Barbara Sonnery-Cottet, un des meilleurs ouvriers de France
Petite-fille, elle voulait être une fée pour pouvoir changer plein de choses qu’elle trouvait injustes. Née à Somain, dans le Nord de la France, elle arrive dans l’Allier lorsque son père a été muté après la fermeture des mines, elle avait alors 14 ans. « Je voulais rentrer dans la Marine, mais à l’époque ça ne se fait pas trop mes parents ne voulaient pas. À l’internat, j’avais une copine qui voulait être esthéticienne, du coup, j’ai changé d’avis et j’y ai pris du plaisir ». Au point qu’elle rêve d’avoir une marque à son nom sans savoir vraiment ce qu’elle voulait. Ce rêve se réalisera quelques années plus tard. Mais avant ça, elle trace sa route.
« C’est un métier où on apprend énormément de choses, on fait plein de choses, on apporte un réconfort, une confiance. Il y a très peu de métier qui peut apporter ça. Je me suis plus dirigée vers le spa, les massages et le bien-être. L’art du maquillage, c’est intéressant pour la mise en valeur de l’image. Quelqu’un qui est valorisé par son image, c’est une personne qui va être capable de faire des choses qu’il n’aurait pas fait forcément avant. On a l’impression d’être des magiciennes, des petites fées sur le bien-être et la mise en confiance des autres ».
Une fée au col bleu blanc rouge
La petite fée travaille donc comme salariée à droite, à gauche, elle ouvre son premier salon et finalement devient professeur à l’institut des métiers de Clermont-Ferrand. Puis, grâce à un collègue qui passait le concours pour être un des meilleurs ouvriers de France en cuisine, elle décide de se lancer « Qu’est ce que je risquais ? À part de le rater… » C’est d’ailleurs ce qu’il s’est passé la première fois. « J’ai déprimé, mais ça ne m’a pas arrêté là ». Finalement, elle obtient la fameuse distinction au col bleu blanc rouge des meilleurs ouvriers de France. « Pour moi être un des meilleurs ouvriers de France, c’est valoriser toute cette expérience que j’ai eu. L’esthétique et l’art du maquillage, ce sont des métiers qui ne sont pas très valorisés. J’entendais toujours des personnes me dire « Tu arraches des poils », « ah, mais il y a un diplôme pour ça ? ». Je trouvais ça dommage. Etre un des meilleurs ouvriers de France pour beaucoup de personnes, ça se mange ou ça se boit. Mais en fait il y a plein de métiers qui sont concernés, c’est une intelligence de la main qui est récompensée et mise en valeur ». Elle est faite aussi chevalier de l’ordre national du mérite en 2021.
La fée auvergnate
Mais pas question de s’arrêter là non plus. Barbara Sonnery-Cottet décide d’aller plus loin et de réaliser son rêve de petite fille : créer sa gamme de produits. « En faisant du massage, on utilise beaucoup d’huile, du beurre, de cire qui colle, qui glisse, qui tâche les vêtements. C’est dommage parce qu’on participe à un bien-être et à la fin la personne demande souvent de prendre une douche. Avec le laboratoire on a cherché une solution. Ma gamme de produits va plus se tourner vers le savoir-faire de l’esthéticienne. Le fait d’avoir un produit qui est gras, qui glisse, mais qui n’est pas trop fluide, ça augmente les sensations du massage, à la fois pour la praticienne et celui qui se fait masser ». Des produits qui s’inspirent de l’Auvergne comme « Le véritable Puy-de-Dôme ». « Je voulais mettre en valeur l’Auvergne, c’est beau chez nous. Je vais profiter d’être un des meilleurs ouvriers de France pour valoriser encore plus notre territoire ».
La fée du petit plus
Mais dès la rentrée, elle sortira de son laboratoire pour retrouver ses élèves à l’institut des métiers de Clermont-Ferrand, parce que la transmission est l’une de ses principales missions. « Je suis là pour transmettre le petit plus qui va faire la différence avec les autres. C’est ce qui va mettre des étoiles et des paillettes dans les yeux. La passion ce n’est pas quelque chose que l’on apprend à l’école, on la vit, on la transmet, on la partage. C’est du travail, c’est de la rigueur. Le fait d’être aujourd’hui un des meilleurs ouvriers de France, c’est un peu ma baguette magique à moi ».
Alors voilà le portrait d’une personne passionnée, mais qui finalement cache beaucoup plus de choses dans ses poches, comme des paillettes pour faire briller les autres.