A l'occasion de la réunion du Comité Central d'Entreprise à Clermont-Ferrand les syndicats ont réagi mercredi 7 février à l’annonce d’une pause dans les investissements prévus dans le pacte d’avenir signé en 2016 par Michelin à l’usine de La Roche-sur-Yon en Vendée.
Le sujet a fait l’objet d’un débat soutenu lors du comité central d’entreprise mercredi 7 janvier au siège de l’entreprise Michelin à Clermont-Ferrand. Les syndicats ne voulaient pas laisser passer l’annonce d’une pause dans l’accord de flexibilité signé en avril 2016 à l’usine de La Roche-sur-Yon en Vendée.
Présenté alors comme une avancée dans le dialogue social, l’accord prévoyait un investissement de 56 millions d’euros sur 3 ans dans le dernier site français à produire des pneus pour poids lourds et la création d’une centaine d’emplois. En contrepartie, les salariés avaient accepté une plus grande flexibilité, notamment des horaires en 4 fois 8 incluant jusqu’à 16 dimanches travaillés par an.
Un point d’étape
Pour le Directeur des Ressources Humaines France Jean-Paul Chiocchetti, "la décision fait suite à un point d’étape : la hausse de production escomptée n’a pas été atteinte malgré un investissement de 60 millions d’euros sur le site. Pour autant le pacte d’avenir n’est pas rompu, il a vocation à vivre sur plusieurs années et on va confier au site 10% de production de plus par rapport à l’an dernier. On trouvera les solutions avec les salariés et les organisations syndicales, sur place, dans les 2 mois à venir".
Ce dont doutent les syndicats, à commencer par la CGT "qui n’avait pas signé l’accord; on a de grosses inquiétudes pour le site de La Roche-sur-Yon" dit Anthony Guilloteau, délégué syndical et élu au CCE, salarié en Vendée, "on redoute que les machines partent en Espagne ou en Roumanie".
Des syndicats qui se sentent floués
Au syndicat SUD on estime "avoir fait le travail syndical en négociant et signant l’accord" mais un tract on "dénonce un changement des règles imposées qui ne donne pas envie de faire des efforts supplémentaires", en demandant "le maintien du pacte et des avantages acquis en acceptant de travailler certains dimanches".
La CFE-CGC, également signataire pose désormais ses conditions : "le maintien de l’outil industriel, l’engagement sur un volume de production et la présence sur place d’une direction qui motive les équipes". Jean-Christophe Laourde ne remet cependant pas en cause le contrat d’avenir "qui fonctionne bien à Roanne et Vannes, qu’on a bien fait de signer car s’il n’y avait pas eu cette négociation, on serait allés à la fermeture".
Au terme des discussions, une demande de réunion d’un Comité Central Extraordinaire a été actée, syndicats et direction pourront à nouveau débattre de l’avenir de la ligne poids lourds en Europe.