La reine d’Angleterre Elizabeth II est morte jeudi 8 septembre. Elle a connu au total 10 présidents français, dont Valéry Giscard d’Estaing. Son fils, Louis, se souvient.
La reine Elizabeth II est morte ce jeudi 8 septembre, à l’âge de 96 ans, dans sa résidence de Balmoral, en Ecosse. Lors de ses 70 ans de règne, elle a pu côtoyer l’intégralité des présidents de la Ve République, dont Valéry Giscard d’Estaing. Son fils Louis, maire (UDI) de Chamalières et président de la Fondation Valéry Giscard d’Estaing, raconte : « Une fois que mon père a été élu président de la République, il a fait une visite officielle à Londres, en 1976. Il a reçu un accueil de chef d’Etat, en carrosse. Il y a des images très belles. Je n’ai pas accompagné mes parents pour ce déplacement ».
Une visite lors du Prix de Diane
La reine Elizabeth et le prince Philip connaissaient bien le couple Giscard, pour l'avoir rencontré notamment lors d’un séjour en 1972, avec un dîner de gala à Versailles. Louis Giscard d’Estaing n’a pas oublié sa première rencontre avec la reine : « J’ai rencontré la reine en juin 1974, juste après l’élection présidentielle. Je suis passionné à titre personnel par les courses de chevaux, comme elle l’était. Elle est venue de nombreuses fois en France pour voir ses chevaux courir. En 1974, elle avait une pouliche qui a gagné le prix de Diane, à Chantilly. J’étais présent à ce moment-là. C’était une personnalité tout à fait remarquable. Elle était d’une grande simplicité dans les rapports qu’on pouvait avoir. J’étais adolescent quand j’ai été présenté à la reine. Elle faisait preuve d’une grande courtoisie ».
Deux personnalités nées la même année
Le président de la Fondation Valéry Giscard d’Estaing se souvient d'un cadeau de la souveraine à son père : « Elle a entretenu avec mes parents de très bonnes relations. Elle avait offert à mon père un cadeau royal : un labrador. C’était le premier labrador qui était installé à l’Elysée ». Pour Louis Giscard d’Estaing, la reine et son père ont eu des trajectoires parfois parallèles : « Entre eux, il y avait des liens institutionnels. Pendant 7 ans, mon père a agi en tant que président de la République française, tandis que la reine a été chef d’Etat de la Grande-Bretagne pendant 70 ans. Ils avaient des relations de grande hauteur de vue, l’un et l’autre étant issus de l’immédiate après-guerre. Il ne faut pas oublier qu’ils étaient contemporains, ils étaient nés la même année, en 1926. Mon père s’était engagé volontaire à 18 ans dans la première armée française de De Lattre. Ils étaient de cette génération qui a connu la guerre, puis sont rentrés en responsabilité dans leur pays respectif ».
Construire l'Europe
Le fils du président de la République insiste sur l’importance de la construction européenne dans les rapports entre la reine et VGE : « Mon père avait la volonté de faire progresser l’Europe donc il avait des relations de confiance et de foi dans une coopération franco-britannique autour des projets de l’Europe. C’est sous le président Pompidou que le Royaume-Uni est admis dans la CEE (Communauté économique européenne). Ensuite, mon père a été élu président de la République. Il a dû gérer les relations avec les Premiers Ministres britanniques. Mon père a créé le G6 avec le président des Etats-Unis Gerald Ford en 1975. Etaient présents le chancelier allemand, le Premier Ministre anglais, le Premier Ministre Italien, le Premier Ministre du Japon puis le Premier Ministre canadien, et ça deviendra le G7. Le premier sommet se tient à Rambouillet en 1975. Mon père et la reine partageaient une même vision de coopération forte entre la France et la Grande-Bretagne ». En 1976, lors de la visite d’Etat du président Valéry Giscard d’Estaing et de son épouse à Londres, le chef de l’Etat français avait déclaré : « Je voudrais vous apporter le témoignage de l’affection respectueuse que le peuple français vous porte avec une particulière intensité, et qu’il est heureux de vous manifester chaque fois que vous l’avez honoré, et que vous l’honorerez de votre visite ». Ces mots sont la preuve des liens solides entre la France et la couronne d'Angleterre.