Mort de Nahel à Nanterre : violences urbaines cette nuit dans plusieurs quartiers de Clermont-Ferrand

Après la mort du jeune Nahel à Nanterre, Clermont-Ferrand a été le théâtre de violences urbaines dans la nuit de mercredi à jeudi 29 juin. Des poubelles et des véhicules ont été incendiés. La police a procédé à trois interpellations. On ne dénombre aucun blessé.

Deux jours après la mort du jeune Nahel à Nanterre, un adolescent de 17 ans tué par un policier après un refus d’obtempérer, des violences ont éclaté à Clermont-Ferrand dans la nuit de mercredi à jeudi 29 juin. Les violences urbaines concernent les quartiers de Chanturgue, la Gauthière, Saint-Jacques, Croix-de-Neyrat, Saint-Jacques, les Vergnes, Flamina et même la commune voisine de Beaumont, d’après la police nationale. Il y a eu trois interpellations : « Il s’agit de trois mineurs qui ont été placés en garde à vue au commissariat » indique la chargée de communication de la police nationale.

Aucun blessé à Clermont-Ferrand

Elle poursuit : « Il y a eu une cinquantaine de poubelles incendiées. On compte 18 véhicules incendiés. Il y a eu des tirs de mortiers qui visaient les policiers. Il y a eu des dégradations commises sur des caméras de vidéosurveillance ». On ne dénombre aucun blessé parmi les policiers ni parmi les émeutiers. D’après la police nationale, « des demandes de renforts » ont été formulées à Clermont-Ferrand pour la nuit prochaine. La préfecture du Puy-de-Dôme précise : « Des véhicules, du mobilier urbain ont ainsi été dégradés. Le centre social municipal de Croix-de-Neyrat a été partiellement incendié.  Au cours des opérations d’extinction, les effectifs de sécurité intérieure, intervenus pour sécuriser l’action du SDIS63, ont subi des tirs de mortiers et des jets de projectiles. A ce stade, ces évènements n’ont pas entraîné de blessés. Face à ces tensions, les effectifs de la police nationale ont été renforcés afin d’assurer la sécurité des personnes et des biens ».

"Ces tensions doivent cesser"

Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand

Sur les réseaux sociaux, Olivier Bianchi, maire (PS) de Clermont-Ferrand s’est exprimé. Il appelle au calme : « La mort de Nahel à Nanterre est un insupportable drame, symptôme d’une société qui se fracture. Aujourd’hui, j’adresse mes condoléances les plus sincères à sa famille et ses proches. Cette nuit, des violences et des dégradations sont survenues dans plusieurs villes de France, dont Clermont-Ferrand. Ces tensions doivent cesser. J’appelle au retour au calme, seule condition pour que la justice se fasse. Je pense aux habitants, aux agents publics, aux associations, à tous ceux qui ne sont coupables de rien mais qui subissent ces agissements. Je les assure de mon soutien ; tout en suivant ces événements avec la plus grande attention ».

Des transports pertubés

La T2C suspend le trafic dès 22 heures ce jeudi 29 juin. Elle indique dans un communiqué : "En raison des évènements récents, les services de transport en commun ne seront plus assurés à partir de 22 heures, ce jeudi 29 juin 2023". 
Dans la matinée, Richard Peyrin, directeur de la T2C (Transports en commun de Clermont-Ferrand)  indiquai : « La circulation du tram est impactée par ces violences urbaines puisqu’on exploite uniquement la partie entre Champratel et Maison de la culture. Il y a eu des feux de poubelles qui ont abîmé l’état de la plateforme et on est en train de vérifier la ligne de contact en hauteur, pour voir si les flammes n’ont rien abîmé. C’est sur la partie nord, au niveau de Flamina et sur la partie sud, au niveau de l’arrêt Claude Bernard. On a des équipes qui sont sur place depuis cette nuit. On a mis en place des bus de substitution sur la partie nord, entre Champratel et les Vergnes et sur la partie sud, entre Maison de la culture et Pardieu-gare. Il y a aussi eu des dégradations sur des arrêts de tram, avec des vitres brisées. Il faut maintenant nettoyer tout cela. C’est le cas surtout aux Vergnes ». Il poursuit : « On espère pouvoir reprendre un trafic normal d’ici la fin de journée sur l’ensemble de la plateforme. On est en train de mesurer l’impact des dégâts. On a entre 15 et 20 personnes qui sont sur le terrain et qui sont en train de nettoyer, d’essayer de mesurer l’impact ».

Des violences dans de nombreuses villes

Des heurts ont également éclaté à Nanterre, Toulouse, Dijon, Lyon, Villeurbanne, Vaulx-en-Velin, Fresnes, Viry-Châtillon, Clamart. Le ministre de l’Intérieur rapporte dans un tweet que 150 interpellations ont eu lieu en France la nuit dernière. Il écrit  : "Une nuit de violences insupportables contre des symboles de la République : mairies, écoles et commissariats incendiés ou attaqués. 150 interpellations. Soutien aux policiers, gendarmes et sapeurs-pompiers qui font face avec courage. Honte à ceux qui n’ont pas appelé au calme".

Emmanuel Macron a annoncé la convocation d’un conseil interministériel de crise.