Une brigade de la douane de Nogent-sur-Oise a découvert de nombreuses munitions et armes non déclarées sur un stand de la brocante de Grandvilliers et au domicile des vendeurs, un père et son fils. Sans antécédent judiciaire, ils ont été relâchés avec une amende douanière.
Dimanche 7 juillet, sur la brocante de Grandvilliers, la brigade des douanes de Nogent-sur-Oise contrôle un stand qui présente divers objets de type "militaria" traditionnels, des souvenirs de guerre, type vêtements, accessoires, casques, caisses de munitions. Les vendeurs, un père et son fils déclarent alors ne rien vendre d’illégal sur l’étal mais le contrôle du stand et de leur véhicule permet aux douaniers la découverte de 25 cartouches propulsives pour mortier, 39 relais pour cartouches propulsives, 1 douille calibre 37mm, 1 grenade f1, 43 cartouches 8x57js, 5 cartouches calibre 6.5 et 1 culasse de fusil.
21 fusils, 72 explosifs et près d'un millier de munitions
Face à ce flagrant délit, leurs domiciles ont été perquisitionnés. Et la découverte ne s’arrête pas là. Au total, 21 fusils ou carabines, 72 explosifs et assimilés de catégorie A et près d'un millier de munitions diverses étaient stockés par les deux hommes. "Le père et son fils faisaient de l’après-vente sous le manteau. Ce sont des passionnés d’armes de chasse. Mais il est interdit de détenir ces armes et encore plus de les vendre librement. C’est sensible parce que ça peut être réutilisé", explique Michaël Lachaux, directeur régional des douanes à Amiens.
Cette affaire qui partait d’un contrôle assez classique avec quelques objets en infraction, s’est terminée en rétention douanière. Les hommes ont ensuite été présentés au parquet de Beauvais et condamnés à une amende douanière. La marchandise a été saisie.
Du matériel à risque
Les périodes de brocantes sont propices à ce type de contrôles. En Picardie, les douanes font une dizaine de constatations par an, de natures différentes. "Certaines personnes ont une méconnaissance totale de l’objet et vendent quelques obus qui appartenaient au grand-père ou trouvés dans un champ. Mais ça peut aller jusqu’au commerce d’armes par opportunité", expose Mickaël Lachaux.
Les gens ne rendent pas compte de la dangerosité du matériel.
Mickaël Lachaux, directeur régional des douanes d'Amiens
Pour les douanes, ces contrôles représentent un enjeu de sécurité publique. "Tout ce qui est poudre à explosif, si c’est mal stocké, ça peut donner lieu à des accidents. Il n’y a pas un été sans ce genre de constatation avec des explosifs en vrac dans des obus, ou des grenades encore actives. Les gens ne se rendent pas compte de la dangerosité du matériel. On a encore des accidents avec des gens qui percent les obus pour faire des objets de décoration", rappelle le directeur des douanes d’Amiens.
La Picardie est un territoire de chasse et l’on y retrouve également de nombreuses munitions et armes datant de la première et de la seconde Guerre mondiale. Elles ne sont donc pas homologuées et parfois non vérifiées. Il est interdit de récupérer ces objets et il est conseillé de prévenir la gendarmerie en cas de découverte dans un champ.