L'affaire autour de la mort de Wissam El-Yamni s'oriente vers un non-lieu. Il avait été interpellé dans des conditions controversées à Clermont-Ferrand lors de la Saint-Sylvestre en 2011.

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L'affaire autour de la mort de Wissam El-Yamni, jeune homme interpellé dans des conditions controversées à Clermont-Ferrand lors de la Saint-Sylvestre 2011, s'oriente vers un non-lieu, regrettent les avocats de la famille.

Le juge d'instruction a rendu deux ordonnances successives signifiant la fin de l'instruction ainsi que le rejet de nouvelles expertises réclamées par les avocats de la famille, au motif que "trois collèges d'experts se sont déjà penchés sur le dossier", a fait savoir Me Jean-Louis Borie, lors d'une conférence de presse vendredi.

"C'est la chronique d'un non-lieu annoncé", a ajouté Me Jean-François Canis, pour qui ce dossier démontre "la quasi impossibilité de mettre en cause les policiers dans le cadre de leur service en France".

Wissam El-Yamni était mort neuf jours après être tombé dans le coma le soir de son arrestation. Sa famille a toujours estimé qu'il avait été victime de violences.

Dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l'autorité publique", deux policiers avaient été mis en examen en mars 2014 avant de voir leurs mises en examen annulées. Ils sont depuis placés sous le statut de témoin assisté.

Un rapport de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) avait relevé l'emploi sur la victime, lors de son transport au commissariat, de la technique du "pliage", qui consiste à maintenir la tête appuyée sur les genoux.

De même, l'autopsie préliminaire, qui excluait une mort traumatique due à des coups, évoquait une "compression des artères carotides internes" lors du transport en voiture de police.

Mais un rapport d'experts avait ensuite envisagé qu'un "cocktail toxique", combinant une "action toxique aiguë de la cocaïne sur le coeur", ainsi qu'un mélange d'alcool et de cocaïne, avait entraîné l'arrêt cardiaque du jeune chauffeur routier. 

Un dernier rapport avait validé l'existence de fractures liées à des coups mais ne faisait aucun lien direct entre l'existence de ces coups et la mort du jeune homme.

Les deux avocats, qui vont contester le refus de contre-expertise et la fin de l'instruction devant la chambre de l'instruction, s'appuient sur deux autres rapports de "professeurs émérites en médecine", qui avaient contredit à leur tour ces mêmes expertises judiciaires.

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