Motion de censure : près de Clermont-Ferrand, sur un marché dominical, les clients sont partagés

Lundi 20 mars, deux motions de censure contre la réforme des retraites seront examinées par les députés. A la veille de ce vote décisif, nous sommes allés prendre le pouls de la population près de Clermont-Ferrand, au marché du dimanche d’Aubière.

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A Aubière, le marché dominical est le lieu de rendez-vous incontournable pour de nombreux habitants de l’agglomération de Clermont-Ferrand. Dans les allées, à la veille du débat décisif de la motion de censure contre le gouvernement d’Elisabeth Borne et au lendemain d'actions de l’intersyndicale, la réforme des retraites est sur toutes les lèvres.

De nombreux clients interrogés semblent vouloir que la motion de censure passe. Parmi eux, une jeune femme inique : "J’espère que les députés vont voter la motion de censure et que les LR vont enfin arrêter de brouiller les cartes. J’espère que la réforme va sauter car je pense que tous les Français ont envie de partir à la retraite à un âge normal. Leur demander deux ans de plus est assez gonflé". Une passante ajoute : "Je suis inquiète pour la jeunesse. On ne sait pas comment ça va se passer".

"Je pense qu’il faut échanger avec les citoyens et faire un référendum"

Le passage en force de la réforme des retraites aurait pu affirmer le désamour de certains pour la politique. Ce n’est pas le cas de ce jeune étudiant en droit : "Je pense que c’est une bonne chose qu’une motion de censure ait été déposée, par rapport au 49.3. On est en démocratie et je pense qu’il fallait laisser parler le Parlement. On verra si la motion est votée demain, cela se jouera demain. Je me sens concerné mais si je sais que cela a le temps de changer avant que je n’arrive à l’âge de la retraite. Je suis encore étudiant. Je pense qu’il faut échanger avec les citoyens et faire un référendum. Il vaut mieux un débat, plutôt qu’un passage en force. Il y a un peu de déception car on ne nous laisse pas la parole".

Certains clients condamnent les violences qui émanent de certaines manifestations, à l’image de ce père de famille qui souligne : "Je suis partagé. Je pense qu’il faut faire la réforme des retraites. Mais la manière dont elle a été faite et les explications qui ont été données sont peut-être à revoir. Cela n’excuse pas toutes les violences qui peuvent en découler. On verra cette semaine comment ça se passe".

La question des violences

Les violences sont aussi au cœur du raisonnement de ce commerçant. Il témoigne : "J’ai commencé à travailler à 15 ans en pâtisserie. A 23 ans, j’ai monté mon entreprise. J’ai 7 ans de cotisations qui n’ont pas été validées car je ne faisais pas assez de bénéfice. Pour racheter mes trimestres, c’est trop cher, autour de 50 000 euros. Cela fait 45 ans que je travaille. Je suis contre la réforme. Je travaille du lundi au dimanche. Je ne me vois pas aller jusqu’à 64 ans ou plus. Je suis déjà très épuisé. J’ai la sensation que c’est un peu le retour des Gilets jaunes. Je ne manifesterai pas cette semaine mais je serai de tout cœur avec eux. Cela va servir à quoi ? A pas grand-chose je pense. Le gouvernement fait ce qu’il veut. Il faudrait des choses graves, comme de la casse à Paris, pour qu’il réagisse. S’il n’y a pas de violences, le gouvernement ne fera rien".


Plusieurs clients rencontrés dénoncent une réforme des retraites impopulaire. Selon le baromètre mensuel de l'Ifop publié par le JDD, la popularité du président de la République d'Emmanuel Macron s'est écroulée en mars, à 28 %, au plus bas depuis le sortir de la crise des Gilets jaunes en 2019. Un sondage réalisé avant le recours au 49.3.

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