Pour le Nouvel an, l’association SOS Amitié, à Clermont-Ferrand, on ne chôme pas. Deux bénévoles s’attellent à offrir de l'écoute à ceux en détresse, à une époque de l'année où tout le monde se réunit. Cependant, l'association manque encore d'oreilles attentives.
Le jour de l'an chez SOS Amitié, il ne faut pas attendre longtemps pour que le premier coup de fil arrive. Philippe est écoutant dans l'association depuis plus d'un an. Au bout du téléphone, il partage son premier janvier avec celles et ceux qui sont isolés. « Les silences sont importants, ça permet à la personne de laisser le temps de dire ce qu’elle a envie de dire. Si on répond trop rapidement, qu’on lui pose des questions, ça peut bloquer les personnes et le fait qu’elle dise le pourquoi de l’appel ».
Une ligne d'écoute pour tous les âges
S.O.S Amitié ce n'est pas qu'une ligne d'écoute téléphonique, mais aussi un tchat en ligne et un service de messagerie. Pour le président de l'antenne de Clermont-Ferrand, utiliser tous les canaux est le meilleur moyen d'inclure les plus jeunes. « A priori, c’est une personne qui est jeune, ça serait un adulte, la réponse serait différente, évoque Jacques. Elle me dit qu’elle en a marre et qu’elle peut faire appel à une infirmière scolaire. Il y a les maisons d’adolescents. Ce qui apparaît comme une détresse profonde, c’est toujours possible d’en sortir. Il faut pouvoir leur donner l’espoir de trouver des solutions ».
11 % des appels ont obtenu une réponse le jour de Noël
Mais pour recevoir plus de 700.000 appels par an, l'association d'écoute peine à décrocher à chaque coup de fil qu'elle reçoit. « Le déficit des écoutants est permanent. Le problème, c’est que statistiquement chez les écoutants, nous prenons un appel sur cinq. Il y a des appels que nous ne pouvons pas prendre parce que nous ne sommes pas assez nombreux ».
Le jour de Noël, seulement 11 % des appels ont obtenu réponse. S.O.S Amitié aura donc toujours besoin d'oreilles attentives supplémentaires, prêtes à soigner le mal par les mots.