Ce mardi 12 septembre, des pluies sont annoncées sur une grande partie du territoire. Elles font suite à une longue période sans précipitations pluvieuses. Les conditions idéales pour que survienne le verglas d’été, qui peut s’avérer particulièrement dangereux. On vous explique comment se forme ce phénomène sur la route.
Après la canicule, les orages sont enfin annoncés ce mardi soir 12 septembre, sur une bonne partie de l’Hexagone. Si vous prenez la route, la prudence est de mise, d’autant que peut survenir un phénomène peu connu du grand public : le verglas d’été. Le CEREMA, Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, a particulièrement étudié ce phénomène. Pascal Rossigny, responsable de l’activité infrastructures de transport au CEREMA, connaît bien le sujet. Il explique comment il se forme : « En été ou pendant une période sèche d’assez grande longueur, s’accumulent sur la chaussée des poussières, des gommes de pneumatiques, des traces d’hydrocarbures, de gasoil par exemple. Il peut y avoir des traces d’huile. Tout cela s’accumule petit à petit et quand il se met à pleuvoir, se mélange avec de l’eau et cela donne une espèce de savon assez glissant. C’est pour cela que l’on parle de verglas d’été. La même chose peut se produire hors été, il suffit qu’il y ait eu une période sèche. Cela donne un savon glissant sur la chaussée, le temps que la pluie nettoie tout cela. Une fois qu’il a plu quelques heures, la chaussée est à nouveau nettoyée ».
Le danger des descentes
Le verglas d’été peut intervenir un peu partout, causer des accidents, mais le risque est plus important dans certaines zones : « Globalement, quand il pleut, les descentes peuvent être plus dangereuses qu’une section à plat. La géométrie d’une chaussée est en toit, transversalement. On conçoit les chaussées pour que l’eau ne s’accumule pas sur les chaussées, pour qu’elle s’évacue très vite vers le fossé. On met un peu de pente à la chaussée en travers. Si l’eau s’accumule sur la chaussée, il y a un risque d’aquaplaning. Cela fonctionne très bien lorsqu’on est à plat. Mais dans les fortes pentes, l’eau a tendance à ruisseler dans le sens de la plus forte pente : elle dévale la pente, plutôt que de partir sur le côté. L’eau reste sur la chaussée, elle s’accumule parfois en assez grande quantité. Si vient s’ajouter le phénomène de verglas d’été, la chaussée peut devenir glissante dans les descentes. Il faut être très prudent ».
Réduire sa vitesse
Pascal Rossigny rappelle qu’il faut être particulièrement vigilant sur la route en cas de verglas d’été : « Il faut avoir conscience du risque de ce phénomène pour pouvoir adapter sa vitesse. Quand il pleut, il faut être prudent car les distances de freinage sont allongées. Il faut augmenter ses distances de sécurité avec le véhicule qui précède. Comme rappelé, en descente, il y a des risques d’accumulation d’eau donc il faut être très vigilant. Il y a un risque d’aquaplaning ».
Des motards vulnérables
Le phénomène peut être source d’accidents. Les motards sont particulièrement vulnérables : « Les motards sont sur deux roues donc la surface de contact qu’ils ont avec la chaussée est beaucoup plus réduite. Les efforts tangentiels sont assez importants dans les virages. Le moindre défaut d’adhérence peut vite mal tourner et devenir très dangereux. Un motard doit particulièrement adapter sa vitesse en période pluvieuse, notamment en cas de verglas d’été ». Pour les ingénieurs des ponts et chaussées, pas facile d’anticiper et de se prémunir du danger : « Le phénomène de verglas d’été est très court donc il n’est pas facile d’intervenir sur l’instant. Il n’y a pas trop de solutions immédiates. A titre préventif, il faut éviter les accumulations de poussière sur les chaussées, de terre. Il est important de bien nettoyer les chaussées. Il ne faut pas qu’il y ait de la terre. On fait très attention à cela avec les chantiers, lorsque les camions ont des pneus crottés, avec les tracteurs qui sortent des champs, eux aussi avec les roues crottées. Les gestionnaires doivent être très vigilants, pour faire en sorte que ceux qui salissent les chaussées la nettoient très rapidement. Dès qu’il y a une averse, cela peut devenir vite dangereux ».
Soyez donc très prudents, afin d’éviter toute sortie de chaussée ou toute glissade.