A Clermont-Ferrand, déconfinement des terrasses : « Sur l’échelle du bonheur, on n’est pas loin du 9 sur 10 »

Ce mercredi 19 mai marque le début de la phase 2 du déconfinement. A Clermont-Ferrand comme ailleurs, les terrasses des bars et restaurants peuvent enfin rouvrir, pour le plus grand bonheur des clients. Ambiance.

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C’est le jour J. Ce mercredi 19 mai, après près 7 mois de fermeture, les terrasses des bars et des restaurants peuvent enfin accueillir du public. Fermés depuis le 30 octobre 2020, en raison de l’épidémie de COVID, les cafés et restaurants sont de nouveau autorisés à servir leurs clients, sur des terrasses à la capacité réduite de moitié et autour de tables de 6 personnes maximum.

Retrouver le rythme

Philippe, patron d’un bar restaurant à Chamalières, indique : « Je suis ouvert depuis 6 mois. On faisait de la vente à emporter de 7h30 à 13 heures. C’est une reprise mais en fin de compte, j’étais dans les starting-blocks depuis le début. J’attendais d’avoir un peu plus de monde car la vente à emporter n’est pas quelque chose d’extraordinaire. Pour la terrasse, dès qu’il va faire beau, ça va travailler. A priori avec 2 terrasses, je ne suis pas trop mal loti. Les gens étaient très demandeurs. Il y a un vrai engouement. Je suis assez optimiste ». Autre patron à retrouver ses clients, Vincent, propriétaire d’un établissement place de la Victoire à Clermont-Ferrand. Il explique : « Il est 9h30, ça arrive gentiment car le temps est un peu instable et les gens ne sont pas sûrs de venir en terrasse. Je retrouve beaucoup d’habitués. On attendait tous ce moment parce que ça fait 7 mois qu’on n’a plus de rythme. On fait d’habitude entre 7 et 10 km par jour. Quand, pendant 7 mois on n’a pas les jambes, ça va être dur un moment. Il faut aussi reprendre les habitudes au niveau de la mémoire. Il faut renouer avec les habitudes techniques, comme le logiciel, les boissons à préparer. Ca va revenir vite, c’est plus le physique qui me fait peur. Pour le staff, ça risque d’être dur au bout de 2 à 3 jours ».
 

Place de la Victoire, Chantal est installée en terrasse : « Honnêtement ça ne m’a pas tellement manqué. J’habite au Puy-en-Velay et j’ai une maison avec jardin. Pour les gens qui habitent en ville, les bars sont très importants. Je comprends mais la vie, ce n’est pas que ça quand même, ce n’est pas que les terrasses et faire la fête. Aujourd’hui ce n’est pas une libération mais une petite compensation ».

Près de la place de Jaude, une cliente semble satisfaite : « Ca fait du bien, ça libère. Ca change du café sur le balcon. On est raisonnable, on attend la bière d’ici une heure ».
 

A Chamalières, près de Clermont-Ferrand, les clients sont heureux de reprendre leurs habitudes. Pierre, maraîcher, était présent au bar dès 8 heures afin de prendre son café, son rituel du matin : « Ca manquait. Le fait de s’assoir, ça n’a rien à voir. Il fallait toujours être debout, garder les distances à cause du monde. Là c’est sympa. C’est quand ça manque qu’on se rend compte que c’était un plaisir quotidien. Le fait de le refaire procure un grand plaisir. C’est super. J’espère que ça va être le cas pour un moment ».

Une réouverture célébrée au champagne

Sur une autre terrasse à Clermont-Ferrand, Fred, Vivien et quelques amis rencontrés sur un trottoir se rassemblent autour d’une coupe de champagne. Ils racontent : « On s’est connus au bar. On a prolongé le fait de ne pas pouvoir venir au bar en allant dans la rue. On a passé 7 mois ensemble, y compris les jours de neige, les jours de pluie, les jours où il faisait froid. Pour retrouver la vie d’avant, aujourd’hui, on s’est retrouvés autour d’un café ou d’une coupe de champagne. Comme un symbole, le soleil a fait son apparition il y a 30 minutes. Sur l’échelle du bonheur, on n’est pas loin du 9 sur 10 ».


Un de ses amis autour de la table indique : « Pour nous, il est impossible de commencer une journée sans cette étape. Socialement c’est tellement important. Même avant d’aller au lycée, je commençais par un café. Ca fait un bail ». Fred ajoute : « Le café du matin a du bon. On voit les collègues de travail, on prend la température, on discute avant de se mettre en route. C’est un repère. C’est comme la machine à café du bureau ». Vivien précise : « On refait l’actualité du jour. Aujourd’hui on parle de Benzema qui rejoint l’équipe de France et on est très contents.  C’est un beau symbole ».

Un diabolo sinon rien

Certains, comme Pascal, s’affranchissent des terrasses. Il raconte : « Pendant le confinement, le bar des Beaux-Arts était ouvert. Comme il n’y avait pas de table, je venais m’assoir sur la marche du boulanger et je venais prendre mon café. Je continue à venir sur la marche du boulanger et après je retourne travailler. Pourquoi je ne serais pas en terrasse ? Il n’y a pas de règle, il n’y a rien à nous imposer. L’essentiel est que le patron et le boulanger soient d’accord, que je règle mon café. Tout est bien dans le meilleur des mondes. La terrasse ne me manquait pas, ni les gens ». Et Pascal d’ironiser sur sa profession : "Vous allez rire…je suis dans le diabolo".
 

Les clients présents de bonne heure

Rue Lamartine, les clients sont au rendez-vous. La petite bière n'attend pas.

Place de la Victoire, à 9 heures, à Clermont-Ferrand, les chaises des bars et restaurants sont encore un peu vides.

Parmi les clients, un groupe de 6 lycéennes. Louise, Bertille, Fannie et les autres font l’ouverture de la terrasse du bar. Là depuis 8 heures ce matin avant d’aller en cours, elles sont 6 maximum à table comme l’exige le protocole.


L'une d'elles explique  : "J'ai cours à 10 heures donc on profite. On s'est dit qu'on viendrait à la première heure en terrasse. Quand on prend à 10 heures, on aime bien prendre un café avant. Pendant 7 mois, on prenait des thermos de café et on allait dans les parcs". Une autre ajoute : "On en profite dès 8 heures avant que tout le monde ne débarque à midi ou 15 heures. Pour l'instant on n'a bu qu'un seul café car on n'a pas spécialement d'argent".

 

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