A quelques jours du début des vacances de la Toussaint, les professionnels du tourisme du massif du Sancy, dans le Puy-de-Dôme, sont dans l’attente. Avec la pénurie de carburant et une grève à la SNCF, ils redoutent des annulations en série.
Alors qu’une station-service sur trois était en difficulté ce dimanche 16 octobre, une profession scrute particulièrement l’évolution de la situation : les professionnels du tourisme. Les vacances de la Toussaint démarrent vendredi 21 octobre. Dans le massif du Sancy, dans le Puy-de-Dôme, les hôteliers se demandent si les touristes viendront jusqu’à eux. Marie Grasset, responsable administrative d’un hôtel du Mont-Dore, explique : « Pour l’instant les réservations sont plutôt normales. Elles sont peut-être en léger retrait par rapport à l’année dernière. C’est sans doute lié au contexte et les gens hésitent à prendre leurs réservations, en attendant de savoir s’ils vont pouvoir avoir du carburant. Pour le moment, on ne constate pas d’annulations ». Elle poursuit : « Si la situation ne se débloque pas dans la semaine, on risque d’avoir des annulations sur la fin de semaine. Si les gens n’ont pas d’essence, ils vont sûrement procéder à des annulations. Nécessairement ça crée une inquiétude. Les vacances de la Toussaint ne sont pas les plus fréquentées. Elles arrivent avant la fermeture et les vacances de Noël donc elles restent importantes, surtout qu’il y a deux ponts, celui du 1er novembre et celui du 11 novembre. Ce sont des périodes où l’on travaille et qui sont importantes pour clôturer notre saison ».
"C’est la catastrophe"
Du côté de l’UMIH du Puy-de-Dôme (Union des métiers et des Industries de l’Hôtellerie), sa présidente se montre plus inquiète. Martine Courbon indique : « L’avis est général. Il y a très peu de réservations pour les vacances de la Toussaint dans les hôtels. Il y a eu des annulations la semaine dernière à cause des problèmes d’essence. Les hôteliers ne savent pas s’il va y avoir d'autres annulations ». La présidente redoute une aggravation de la situation : « C’est la catastrophe. Les hôteliers ne voient pas le bout du tunnel avec les décisions concernant la distribution d’essence. Comme il y a la grève de la SNCF qui va peut-être être reconduite en fin de semaine, il n’y aura pas de train pour circuler. Pour eux, les vacances sont pliées ». Elle souligne l’état d’esprit des professionnels : « C’est très compliqué pour les hôteliers. A cela s’ajoutent les problèmes des charges. Encore une fois ils ont le moral dans les chaussettes ».
Pas de remboursement possible
Néanmoins, Martine Courbon ne noircit pas totalement le tableau : « Ce qui peut les sauver, c’est que dans ces conditions, il n’y a pas de remboursement de chambre en cas d’annulation. Pour avoir droit au remboursement, il faut un cadre légal et là ce n’est pas prévu par la loi ». A l’office du tourisme du Sancy, contrairement aux autres périodes, on ne fait pas de sondages des professionnels pour les vacances de la Toussaint. Luc Stelly, président de l’office du tourisme du Sancy, fait le point sur la situation : « Depuis une dizaine de jours, on a une baisse des demandes pour l’hiver ou la Toussaint. On a vraiment moins d’appels. On sent bien que les vacanciers potentiels ont d’abord un quotidien à gérer. Pour le moment, on n’a pas eu encore de retours d’annulations. Cette semaine va tout changer pour la Toussaint. Si mercredi ou jeudi les choses ne se sont pas débloquées, soit la dernière minute ne va pas s’enclencher, soit on va avoir plus des appels d’inquiétude ou des annulations de réservations ».
Une semaine décisive
Il ajoute : « Pour le moment, tout le monde est vraiment en attente. Tout le monde s’attend à ce que ça tourne dans un sens ou dans un autre. Pour la Toussaint, il y a une grosse part de réservations de dernière minute. C’est une période où le taux de remplissage n’est pas très important et tout le monde joue avec la météo ». Luc Stelly ne craint cependant pas de conséquences si la grève à la SNCF était amenée à perdurer : « Sur le train, on est moins touchés car 95 % des vacanciers qui viennent dans le Sancy le font en voiture. C’est vraiment l’essence qui pose question ». Cette semaine s’annonce donc décisive. Les professionnels du tourisme sont très attentifs à toute évolution de la situation.