Jusqu’à la fin du mois de février 2024, l’artiste Julien Colombier est à l’honneur au musée Mandet de Riom, près de Clermont-Ferrand. Une exposition à ne pas rater, notamment pour découvrir une fresque florale sublime. Suivez le guide.
Depuis quelques semaines, la tranquillité des collections du musée Mandet de Riom, près de Clermont-Ferrand, semble bousculée. De curieuses plantes colorées, aux motifs chatoyants ont poussé sur les murs du lieu. « Motif central » est le nom de cette exposition à ne pas rater : elle met à l’honneur l’artiste Julien Colombier. L’artiste est né en 1972, en région parisienne. Enfant, il venait à Clermont-Ferrand : les épices, les couleurs du marché Saint-Pierre l’ont inspiré. Maëlig Chauvin, directrice des musées Riom Limagne & Volcans, rappelle qu’il est autodidacte : « L’artiste a fait un travail alimentaire pendant une vingtaine d’années. Il s’est fait connaître en 2015, lorsqu’il a été exposé à la Villa Noailles. Il a commencé à travailler des motifs floraux sur fond noir. C’est comme ça qu’il a percé. Il a collaboré ensuite avec de grandes maisons, comme Hermès, Pinton. Il a fait cette année les décors du Saut Hermès 2023 ».
Un travail au rouleau
Sa fresque visible à Riom est quasi hypnotique. Un travail qu’il a réalisé d’une traite : « L’artiste ne travaille pas du tout sur croquis. Il fixe pendant un certain temps le fond noir et d’un coup, il se met à créer. Il ne retouche jamais. Il est dans la réalisation d’un trait, au rouleau. L’artiste se détache du street art qui est plutôt un travail à la bombe de peinture. Son geste est très rapide. En un rien, il va complètement esquisser de la flore et créer à partir de son esprit. Au musée, on lui a laissé carte blanche ».
La directrice des musées riomois insiste sur le caractère exceptionnel de cette première rétrospective consacrée à Julien Colombier : « Ce qui est frappant c’est d’abord le côté monumental. Il s’agit d’une grande fresque, assez grandiose. C’est une création éphémère puisqu’on va recouvrir les murs en mars 2024 et tout repeindre. On ne pourra plus revoir ce travail et c’est ce qui fait envie de voir l’exposition ».
"Il veut voir combien son motif va être différent selon le support"
Dans le musée, il n’y a pas que la fresque à découvrir, mais aussi des tableaux, un ballon de basket ou encore un skate, tous recouverts de la patte de l’artiste. Maëlig Chauvin insiste : « Il s’agit d’un artiste un peu touche-à-tout. Il apprécie que son motif soit aussi utilisé pour différents supports. Cela peut être du textile : il collabore avec de grandes maisons pour des tapis, des coussins, des vêtements. Il veut voir combien son motif va être différent selon le support ».
Autre surprise : le visiteur peut s’amuser à découvrir des coussins et des tapis réalisés par le peintre, dans d’autres salles du musée : « On voulait faire sortir son œuvre de la salle d’exposition, pour aller dans l’ensemble du musée. On a des décalcomanies sur la verrière, des drapeaux visibles dès la rue, on a des coussins dans nos salons Renaissance et XVIIIe siècle, et des tapis. L’idée est de bousculer les codes du musée, pour percevoir les collections différemment ».
Un projet global
Cette exposition s’inscrit dans un projet plus global : « L’idée est de collaborer avec Clermont-Ferrand, ville candidate à la capitale européenne de la culture en 2028. C’est un artiste que connaissait notre commissaire d’exposition, qui fait partie de l’équipe de Clermont-Ferrand 2028. On contacte un artiste car on est intéressé par son travail. Là, il y avait un lien avec le design, avec une résidence faite par Julien Colombier sur le territoire, en lien avec la flore des lieux ». L’exposition dure jusqu’au 25 février. « C’est une exposition qui plaît beaucoup. Le public est enthousiaste. Les enfants aussi » confie la directrice.
Le programme des animations est accessible en ligne, avec des visites olfactives et des en famille. Si vous passez près de Clermont-Ferrand, n’hésitez pas à faire une halte à Riom, pour découvrir cette jungle colorée.