Une alerte aux particules fines en Auvergne a été lancée ce vendredi 12 janvier. La qualité de l’air dans le Puy-de-Dôme et l’Allier est jugée mauvaise par ATMO, l’observatoire de la qualité de l’air. Un épisode de pollution qui a des conséquences sur la santé.
Ce vendredi 12 janvier, dans le Puy-de-Dôme et l’Allier, une alerte aux particules fines a été émise par ATMO Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire de la qualité de l’air. Les conditions atmosphériques restent favorables à l'accumulation de polluants. De plus, un léger flux de Nord met la région sous l'influence d'une masse d'air chargée en particules. La qualité de l'air devrait être "dégradée" à "très mauvaise" dans une bonne partie de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
🚨 [Episode de pollution en cours]
— Atmo Auvergne-Rhône-Alpes (@atmo_aura) January 12, 2024
👉 Les conditions météo sont favorables à l'accumulation de polluants.
🟡 Vigilance jaune activée sur l'Allier
🟠 Vigilance orange activée sur le Bassin Lyonnais - Nord Isère et l'Ouest Ain#qualitedelair #pollution pic.twitter.com/AgawU6zeUt
La préfète du Rhône a d’ailleurs mis en place des mesures d’urgence. L’Allier et le Puy-de-Dôme sont placés par ATMO en vigilance jaune. Les seuils sont basés sur des valeurs horaires pour le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone (O3) et le dioxyde de soufre (SO2), sur des valeurs journalières pour les particules de taille inférieure à 10 micromètres (PM10).
Aucune amélioration n'est à prévoir pour la journée de samedi 13 janvier. Les conditions atmosphériques devraient s'aggraver avec une diminution de la hauteur de la couche d'inversion prévue par Météo France. Les concentrations en particules devraient être en hausse par rapport à la veille et les dépassements du seuil d'informations et de recommandations devraient concerner plus de zones par rapport à la veille.
Plusieurs facteurs
Lise Missiaen, correspondante territoriale chez ATMO Auvergne, explique les facteurs de cette pollution : « Le premier est météorologique. On a des conditions hivernales froides anticycloniques qui sont responsables d’une mise en place d’une inversion de température. Au lieu d’avoir des masses d’air qui sont plus chaudes en bas, elles sont plus froides en bas, vers la surface de la terre. Cela met en place une sorte de cocotte-minute qui piège les polluants. Comme il fait froid, on a plus de chauffage, les chaudières tournent à plein régime. On a une accumulation des particules fines, les PM10 et les PM 2,5 dans les basses couches de l’atmosphère ». Lise Missiaen évoque un autre facteur : « Il y a aussi une masse d’air qui vient du Nord-Est, qui est porteuse d’une pollution aux particules fines ».
Elle évoque les principaux polluants en hiver : « Il y a le chauffage au bois et le résidentiel qui sont les principales sources de particules fines dans le territoire ». ATMO Auvergne conseille de limiter ses émissions, comme le trafic routier et le chauffage.
Des conséquences sur la santé
Plus les particules sont fines, plus elles ont une capacité à rentrer dans les voies respiratoires et à pénétrer de plus en plus loin. Elles peuvent toucher les alvéoles pulmonaires et peuvent même passer dans le sang. Le Dr Daniela Muti, pneumologue au CHU de Clermont-Ferrand, rappelle que la pollution de l’air a des conséquences sur la santé, notamment la santé respiratoire : « On sous-estime l’impact d’une exposition à long terme à des concentrations plutôt hautes. Les pics de pollution vont impacter les personnes qui ont déjà des problèmes de santé. Les concentrations moyennes sont importantes sur l’année sur la population générale et sur l’induction de certaines maladies ». Elle détaille les conséquences qui peuvent se produire : « Il peut y avoir une augmentation sur 25 ans de risques de cancers du poumon et de la mortalité par cancer du poumon. Pour les patients qui ont déjà une pathologie respiratoire, les pics sont importants et peuvent aggraver leurs symptômes. Chez ceux qui n’ont pas de symptômes, il peut y avoir un déclenchement de symptômes. Chez la population saine, c’est l’exposition au long cours qui compte ». La pneumologue explique que les masques sont médiocres pour se prémunir de la pollution : "Cela peut protéger pour des pics de pollution mais on ne va pas garder un masque toute notre vie".
Quand il y a des pics de pollution, il est recommandé d’éviter de faire du sport et de se balader dans les endroits les plus pollués.
La situation en Auvergne
Voici le détail de la qualité de l’air dans les principales villes d’Auvergne.
Dans l’Allier
A Moulins, la qualité de l’air est mauvaise ce vendredi. Elle le sera encore samedi et dimanche.
A Vichy et Montluçon, la qualité de l’air est mauvaise ce vendredi. Elle le sera encore samedi et dimanche.
Dans le Puy-de-Dôme
A Riom, Thiers, Issoire, la qualité de l’air est mauvaise ce vendredi. Elle le sera encore samedi et dimanche.
A Clermont-Ferrand, la qualité de l’air est mauvaise ce vendredi. Elle le sera très mauvaise samedi et dimanche.
A Ambert, la qualité de l’air est moyenne ce vendredi. Elle le sera encore samedi et dimanche.
Dans le Cantal
A Aurillac, la qualité de l’air est mauvaise ce vendredi. Elle sera moyenne samedi et dimanche.
A Mauriac et Saint-Flour, la qualité de l’air est moyenne ce vendredi. Elle le sera encore samedi et dimanche.
En Haute-Loire
Au Puy-en-Velay, la qualité de l’air est dégradée ce vendredi. Elle sera mauvaise samedi et dimanche.
A Brioude, la qualité de l’air est mauvaise ce vendredi. Elle sera dégradée samedi et moyenne dimanche.
A Yssingeaux, la qualité de l’air est moyenne ce vendredi. Elle le sera encore samedi et dimanche.