"Pour le peuple palestinien et pour la paix", des Clermontois se mobilisent dans une manifestation autorisée in extremis

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies en faveur d'un cessez-le-feu à Gaza, samedi 28 octobre, place de Jaude à Clermont-Ferrand. Jeudi, la manifestation avait été interdite par la préfecture du Puy-de-Dôme. Un arrêté suspendu par le tribunal administratif le lendemain.

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Pour la première fois depuis la reprise des combats entre le Hamas et Israël, les Clermontois sont autorisés à manifester en soutien au peuple palestinien. Selon les organisateurs, ils étaient 1000 réunis réunis sur la place de Jaude, samedi 28 octobre à 15h.

Les manifestants répondaient à l'appel du Collectif 63 pour une Paix juste et durable, agrégation des branches locales de 26 associations, syndicats et partis politiques - dont Génération. s, EELV, la Ligue des Droits de l'Homme ou encore Solidaires.

"Une grande satisfaction"

La manifestation a débuté par une minute de silence puis les prises de paroles se sont enchaînées dans le calme.

Statique et a priori pacifique, ce rassemblement a bien failli être annulé. Jeudi, il avait été interdit par la préfecture du Puy-de-Dôme. Une décision finalement suspendue par le tribunal administratif de Clermont-Ferrand vendredi soir.

"C'est une grande satisfaction" pour Philippe Josselin, présent place de Jaude. "Heureusement qu'il y a encore une justice en France pour défendre le droit de s'exprimer", se réjouit le membre de l'association France Palestine Solidarités au micro d'Eloise Gerenton.

Quatrième interdiction dans le Puy-de-Dôme

C'est la quatrième interdiction du genre dans le Puy-de-Dôme. Survenues dans les jours qui ont suivi les attentats du Hamas et la riposte d'Israël, les premières obéissaient à un télégramme de l'Intérieur.

Le 12 octobre, Gérald Darmanin a effectivement demandé aux préfets de France d'interdire les manifestations en soutien au peuple palestinien "parce qu'elles sont susceptibles de générer des troubles à l'ordre public".

Dans un communiqué en date du 18 octobre, le Conseil d'Etat a répondu qu'"aucune interdiction ne peut être fondée uniquement sur ce télégramme" ou "au seul motif que la manifestation en question vise à soutenir la population palestinienne" et qu'"il revient aux préfets d’apprécier, au cas par cas, si le risque de troubles à l’ordre public justifie une interdiction".

Un fondement juridique

Or dans son ordonnance du 27 octobre, le tribunal administratif de Clermont-Ferrand avance que "l’administration [la préfecture du Puy-de-Dôme, ndlr] ne produit aucun élément de justification pouvant permettre d’établir qu’il existerait (...) un risque suffisamment avéré de troubles à l’ordre public".

Selon Jean-Louis Borie, qui plaidait au tribunal administratif vendredi soir, la préfecture s'est basée sur des arguments "stéréotypés" et "conditionnels". "Quand un arrêté préfectoral stipule que le port d'un drapeau palestinien est répréhensible en soi, ça me fait froid dans le dos", ajoute l'avocat place de Jaude.

Samedi, Jean-Louis Borie a tenu à rappeler que "La liberté de manifester est un fondement juridique de notre constitution"

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